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Ariel Guez
Au micro d'Europe 1, Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, plaide lundi pour que l'Île de Beauté soit un territoire pilote dans la mise en place de tests cliniques du traitement contre le Covid-19 associant hydroxychloroquine et azithromicyne. Ce remède, défendu par le professeur Didier Raoult, fait débat depuis plusieurs semaines.
INTERVIEW

Le débat autour de l'hydroxychloroquine n'est pas près de s'arrêter. Depuis plusieurs semaines, ce médicament, qui aurait des effets positifs sur les patients atteints du coronavirus, est questionné. En cause, la fiabilité des études menées par son plus grand promoteur Didier Raoult. Ce lundi, trois grands pontes de la médecine française ont publié une tribune dans Le Figarose prononçant en faveur des préconisations du professeur Raoult, alors qu'une pétition en ligne à déjà atteint 200.000 signatures en faveur du médicament

"Une demande appuyée par l'ensemble de la communauté médicale" de l'île de Beauté

Côté politique, le débat est aussi présent. Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, demande à ce que l'île soit un "territoire pilote" des tests cliniques du remède popularisé par Didier Raoult. "C'est une demande qui est portée par une grande majorité des élus de Corse, toutes opinions politiques confondues, et qui est surtout appuyée par l'ensemble de la communauté scientifique et médicale insulaire", explique-t-il au micro d'Europe 1 ce lundi.

Pour Gilles Simeoni, deux questions sont "centrales" lorsqu'on parle de l'hydroxychloroquine : "A quel moment donner ce médicament et qui pour le prescrire ?" Actuellement, le traitement peut être donné en milieu hospitalier et seulement dans les cas graves. "Mais beaucoup de médecins disent qu'il faut le donner au début (de l'apparition des symptômes, ndlr)", affirme Gilles Simeoni. "Notamment pour éviter la saturation des services de réanimation. On voit bien que c'est un problème majeur partout et ça pourrait le devenir en Corse parce que nous sommes une île et que nous n'avons pas beaucoup de places", justifie-t-il. 

"Il n'est en aucun cas question d'automédication"

Le président du Conseil exécutif de Corse plaide également pour que le médicament puisse être prescrit dans le cadre de la médecine de ville. "Nous avons installé huit centres de lutte contre le Covid-19 sur tout le territoire de Corse et l'expérience que nous pourrions mener avec l'aval du ministère de la Santé et des autorités sanitaires permettrait d'engranger une expérience qui pourrait être transposée ensuite sur le continent dès la validation scientifique".  

Quant aux voix qui s'élèvent contre l'hydroxychloroquine après l'hospitalisation de plusieurs patients après une automédication qui a provoqué des crises cardiaques, Gilles Simeoni veut rassurer. "Il n'est en aucun cas question d'automédication", explique-t-il. "Il s'agirait d'un essai clinique à l'échelle du territoire de la Corse dans un cadre strictement normé". "Il y a un intérêt direct à le faire, dans un cadre qui serait totalement normé au plan juridique et au plan médical, c'est important", poursuit-il au micro d'Europe 1. Le président du Conseil exécutif de Corse rappelle aussi qu'avec l'encadrement médical lié aux tests cliniques, les risques connus de l'hydroxychloroquine seraient "jugulés". 

Gilles Simeoni espère une réponse dans les heures à venir

L'appel au ministre de la Santé a été lancé ce week-end dans les colonnes du Figaro, et Gilles Simeoni espère qu'une décision sera prise dans les plus brefs délais. "J'espère que dans les heures à venir, que le ministère de la Santé nous dise 'nous allons le faire ensemble, et nous devons le faire ensemble' dans l'intérêt de la Santé et de l'ensemble des personnes confrontées à cette maladie", explique Gilles Simeoni. "Nous sommes tous ensemble mobilisés pour sauver des vies, avançons le plus vite possible", conclut-il.