À ce jour, les deux usines britanniques d'AstraZeneca n'ont pas livré un seul vaccin sur le continent. 1:26
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Isabelle Ory, édité par Pauline Rouquette
Alors que les deux usines britanniques d'AstraZeneca n'ont pas livré un seul vaccin à l'Europe, la présidente de la Commission européenne a menacé, dimanche, d'interdire les exportations vers les pays qui ne pratiquent pas la réciprocité. Une proposition qui sera étudiée par les dirigeants européens, jeudi et vendredi.

Outre les restrictions pour freiner les contaminations au Covid-19, les pays européens comptent sur la vaccination, mais les livraisons de doses ne suivent pas, notamment pour le vaccin AstraZeneca. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d'ailleurs menacé le laboratoire de bloquer ses exportations si l'Europe ne recevait pas les vaccins commandés. Une menace qui déplaît fortement à Londres, qui s'est sentie visée.

Aucun vaccin livré par les usines britanniques

En effet, à ce jour, les deux usines britanniques d'AstraZeneca n'ont pas livré un seul vaccin sur le continent, contrairement à ce qui est prévu dans le contrat signé par Bruxelles. Pourtant, dans le même temps, les usines de vaccins installées dans l'Union européenne ont, elles, exporté 10 millions de doses de l'autre côté de la Manche. Alors Bruxelles s'étrangle. D'autant plus que la Commission européenne ressent la pression des opinions publiques qui estiment que la vaccination va vraiment trop lentement chez nous.

Menace d'un blocage des exportations

Depuis quelques jours, Ursula von der Leyen brandit donc une menace : l'UE pourrait interdire les exportations vers les pays qui ne pratiquent pas la réciprocité. "Ça serait contre-productif", lui a rétorqué, dimanche, le ministre britannique de la Défense. Contre-productif, parce que la production d'un vaccin implique toujours plusieurs pays. Aussi, ériger des murs nuirait aussi aux citoyens de l'UE, met-il en garde. Quoi qu'il en soit, cette proposition de la présidente de la Commission sera sur la table des 27 dirigeants européens, jeudi et vendredi. À eux de décider si l'Europe passe à l'acte ou pas.