Vaccin anti-Covid : AstraZeneca annonce de nouvelles réductions de livraisons à l'UE

Le géant pharmaceutique britannico-suédois AstraZeneca fait une nouvelle fois face à des retards de livraison de son vaccin.
Le géant pharmaceutique britannico-suédois AstraZeneca fait une nouvelle fois face à des retards de livraison de son vaccin. © JUSTIN TALLIS / AFP
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Europe 1 avec AFP
Le groupe pharmaceutique AstraZenaca a de nouveau annoncé une baisse des livraisons de vaccin contre le coronavirus à l'Union Européenne via un communiqué. Il avait déjà réduit le nombre de doses promises fin janvier. Cette annonce intervient alors que les injections de ce vaccin controversé sont interrompues dans certains pays. 

En raison de restrictions d'exportation, le géant pharmaceutique britannico-suédois AstraZeneca est confronté à de nouvelles réductions de livraisons de son vaccin contre le Covid-19 à l'Union européenne. Dans un communiqué, le groupe  dit "regretter" d'annoncer cette baisse et rappelle "son travail sans relâche pour accélérer l'approvisionnement". C'est la deuxième fois qu'il revient sur ses engagements en termes de livraison. 

Seulement 100 millions de doses promises au lieu de 300 millions

Confronté à des difficultés de production, le groupe avait décidé de recourir à ses sites de production en dehors de l'UE pour essayer de compenser en partie et livrer les États-membres de l'Union mais "malheureusement, des restrictions d'exportations réduiront les livraisons au premier trimestre" et "vraisemblablement" au deuxième, selon un porte-parole du groupe. Celui-ci a pour objectif de livrer 100 millions de doses au premier semestre : 30 millions au premier trimestre et 70 millions au deuxième.

AstraZeneca avait annoncé fin janvier ne pouvoir livrer aux Vingt-Sept que 40 millions de doses au 1er trimestre, sur les 120 millions qu'il avait initialement promises, en raison de difficultés manufacturières dans une usine belge. Pour le deuxième trimestre, AstraZeneca devait initialement livrer 180 millions de doses à l'UE.

70% d'Européens vaccinés d'ici à la fin de l'été

Le groupe a indiqué "collaborer avec la Commission européenne et les États membres pour résoudre les difficultés d'approvisionnement" et s'est dit "confiant que la productivité de sa chaîne d'approvisionnement dans l'UE continue à s'améliorer, pour contribuer à protéger des millions d'Européens contre le virus". 

Confirmant la poursuite des discussions avec le groupe, la Commission européenne a souligné qu'elle insiste pour que l'entreprise fasse "tout son possible pour honorer ses engagements". Mais le commissaire européen Thierry Breton, qui dirige la "taskforce" vaccins de l'UE a jugé les efforts du groupe insuffisants.

La Commission européenne, qui négocie les contrats au nom de ses 27 Etats membres, table sur une montée en puissance des livraisons au deuxième trimestre. Elles pourraient atteindre le rythme moyen de 100 millions de doses par mois d'avril à juin tous vaccins confondus, soit 300 millions pour l'ensemble du trimestre. La Commission européenne vise 70% d'Européens vaccinés d'ici la fin de l'été.

Plusieurs pays suspendent les injections d'AstraZenaca

Aux difficultés d'approvisionnement sont venus s'ajouter des cas graves de caillots sanguins, qui ont entraîné la suspension des injections du vaccin dans plusieurs pays. AstraZeneca a assuré que son vaccin n'entraîne aucun "risque aggravé" de caillot sanguin.

Le Danemark, l'Islande et la Norvège ont annoncé jeudi la suspension des injections du vaccin d'AstraZeneca en invoquant le principe de "précaution". La Bulgarie a fait de même vendredi et la Thaïlande a retardé sa campagne. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a, quant à elle, déclaré vendredi qu'il n'y avait "pas de raison de ne pas utiliser" ce vaccin et qu'aucun lien de cause à effet sur la formation de caillots sanguins n'avait pour l'instant été trouvé.