Passation de pouvoir : «Il faudra des ruptures et pas que sur la forme», déclare Sébastien Lecornu
Emmanuel Macron a nommé mardi soir Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre après la démission de François Bayrou qui n'avait pas réussi à obtenir la confiance à l'Assemblée nationale. La passation de pouvoirs a eu lieu à Matignon à la mi-journée.
Emmanuel Macron n'a pas traîné. À peine 24 heures après la chute du gouvernement Bayrou, le président de la République a nommé un nouveau Premier ministre. Il s'agit de Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, et présent dans tous les gouvernements depuis la première élection du chef de l'État en 2017. La passation de pouvoir avec François Bayrou a eu lieu à la mi-journée dans la cour de l'Hôtel de Matignon.
Les principales informations :
- Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron
- Une nomination qui intervient seulement quelques heures après la démission de François Bayrou
- Ce dernier n'avait pas réussi à obtenir la confiance lors d'un vote à l'Assemblée nationale
"Cher François, merci"
Sébastien Lecornu "salue l'extraordinaire courage" de son prédécesseur. Il croit "également à une forme de justice" qui "finira pas être reconnue".
"Nous devons mettre fin à ce double décalage", entre la vie politique et la réalité des Français, appuie le nouveau locataire de Matignon. Un décalage qui "devient préoccupant pour l'ensemble de la classe politique", selon l'ancien ministre des Armées. Pour ce faire, il assure qu'il va falloir "se réinventer" et "innover". Sébastien Lecornu conclut finalement son court discours en affirmant qu'"il faudra des ruptures et pas que sur la forme" mais aussi "sur le fond".
François Bayrou et Sébastien Lecornu prennent la parole
Le Premier ministre démissionnaire, François Bayrou, souhaite "la bienvenue" à son collègue Sébastien Lecornu. Le Palois assure qu'il fera, avec ses collègues, "tout ce qu'ils pourront pour" aider son successeur. Une aide "acquise à tout instant" dans les temps à venir. Dans son discours, François Bayrou appelle également au rassemblement.
L'ex-Premier ministre, tombé lundi lors du vote de confiance, alerte sur les forces politiques qui "ne veulent pas voir la réalité" et invite Sébastien Lecornu à "inventer le monde nouveau qui s'impose", en le faisant "à partir de la réalité".
La difficile équation du compromis
Le futur Premier ministre Sébastien Lecornu va prendre ses fonctions en ce mercredi, jour de mobilisations à haut risque dans le pays. A l'image du climat social, particulièrement tendu dans le pays, le climat politique n'est pas non plus au beau fixe.
Le nouveau locataire de Matignon va donc faire face à la difficile équation du compromis avec les différentes forces politiques, afin de former un gouvernement et éviter la censure. Pour ce faire, Sébastien Lecornu devrait recevoir les groupes politiques lors de consultations.
Douche froide pour le PS
La nomination de Sébastien Lecornu, issu de l'aile droite du Macronisme, à Matignon sonne comme un camouflet pour le PS. "Nous n'avons aucun contact avec l'Élysée. On se sent snobés", confie un député auprès d'Europe 1.
Le RN menace déjà de censurer
Fidèle parmi les fidèles d'Emmanuel Macron, l'ancien ministre des Armées est déjà menacé de censure par le Rassemblement national. Il entretient pourtant des relations cordiales avec Marine Le Pen mais cette dernière l'a décrit mardi soir comme "la dernière cartouche du Macronisme" et continue d'appeler de ses voeux à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Sébastien Lecornu, un macroniste historique à Matignon
Sébastien Lecornu est l'un des hommes de confiance du président de la République. À tel point qu'il a figuré dans tous les gouvernements depuis 2017 et la première élection d'Emmanuel Macron. Son portrait à lire ici.