«On prend les même et on recommence», Sébastien Lecornu menacé de censure par le RN
Sébastien Lecornu a été nommé ce mardi soir à Matignon, à la succession de François Bayrou. Fidèle parmi les fidèles d'Emmanuel Macron, l'ancien ministre des Armées est déjà menacé de censure par le Rassemblement national, alors même que la passation de pouvoir n'a pas encore eu lieu.
Emmanuel Macron n'a pas tergiversé. Le communiqué de presse, indiquant la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, est tombé ce mardi soir à 19h59. Soit à peine six heures après que François Bayrou est remis sa démission au chef de l'État. La passation de pouvoir entre les deux hommes doit se tenir ce mercredi à midi, et pour le nouveau locataire de Matignon, les défis sont déjà immenses.
L'ancien ministre des Armées est chargé d'amadouer les oppositions pour éviter la censure sur le budget. Un défi déjà mal enclenché, si l'on en croit les premières réactions, notamment du côté du Rassemblement national.
"Son budget sera RN ou son gouvernement ne sera pas"
"On prend les mêmes et on recommence", indique le slogan d'une affiche publiée ce mardi soir par le Rassemblement national. "Retournons aux urnes", est-il également inscrit sur le visuel. Autant de preuves du peu d'enthousiasme que suscite la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre. Très proche d'Emmanuel Macron, il entretenait jusqu'ici des relations cordiales avec le parti à la flamme.
Marine Le Pen le décrit pourtant comme "la dernière cartouche du macronisme" et anticipe déjà la nomination de Jordan Bardella à Matignon. Pour ce faire, elle continue d'appeler de ses vœux à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Mais le RN se dit malgré tout, prêt à laisser une chance au nouveau chef de gouvernement. "Nous sommes le premier parti de France, nous avons des lignes rouges", assure son porte-parole Laurent Jacobelli. Avant de les détailler, "pas d'augmentations d'impôts, pas de baisse de pouvoir d'achat, lutte contre l'immigration subversive et l'insécurité", et d'affirmer que "si parmi tout cela, il prend des mesures, il pourra continuer à être Premier ministre, sinon il partira".
De son côté, Laure Lavalette, abonde, "son budget sera RN ou son gouvernement ne sera pas". Une menace de la députée du Var qui fait déjà douter de la durée de vie de Sébastien Lecornu à Matignon.