Nouveau gouvernement : Sébastien Lecornu, macroniste historique, nommé Premier ministre
Ce mardi soir, Emmanuel Macron a trouvé son nouveau Premier ministre, quelques heures seulement après la démission de François Bayrou. Pour le remplacer, le président de la République a nommé Sébastien Lecornu, son homme de confiance venu de la droite, à Matignon.
Emmanuel Macron avait promis une décision rapide pour succéder à François Bayrou, désavoué lundi par l'Assemblée nationale, promesse tenue. Le président de la République a nommé Sébastien Lecornu, macroniste historique et ministre des Armées démissionnaire. Emmanuel Macron joue donc la carte de la continuité.
Une ascension fulgurante
Il avait envisagé une piste de centre gauche, ce sera finalement un profil venu de la droite : Sébastien Lecornu, 39 ans. Ce dernier connaît une ascension fulgurante, élu pour la première fois en 2014 en devenant le maire de Vernon, en Normandie, sous l'étiquette de l'UMP. Le Normand est pressé et accumule les mandats départementaux et régionaux jusqu'en 2017.
Avec l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée, l'homme de droite a franchi le rubicon en rentrant au gouvernement. Secrétaire d'État auprès de Nicolas Hulot, il s'occupe de la fermeture de Fessenheim. Puis les promotions s'enchaînent : collectivités territoriales, Outre-mer et ministère des Armées.
À ce poste, il se révèle au grand public avec la guerre en Ukraine et la modernisation de l'armée française. Fidèle et très proche d'Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu était déjà préssenti pour Matignon en décembre dernier, avant que François Bayrou ne lui grille la priorité. Cette fois-ci, c'est la bonne.
Il a notamment été à l'initiative de la loi de programmation militaire qui prévoit 413 milliards d'euros pour la défense jusqu'en 2030. Il est décrit comme politiquement habile, à l'écoute des députés, et devra composer avec la même équation que ses prédécesseurs. C'est-à-dire une absence de majorité et une menace de censure permanente.
Des relations avec Marine Le Pen
Son atout : il entretient jusqu'ici des relations assez cordiales avec Marine Le Pen qu'il a rencontrée à plusieurs reprises dans un cadre privé. L'hypothèse la plus probable est donc qu'il cherche à éviter la censure du Rassemblement national. Sauf que sa nomination n'est pas franchement accueillie chaleureusement ce mardi soir par la cheffe de file du RN.
Dans un message publié sur X, Marine Le Pen juge que "le président tire la dernière cartouche du macronisme". "Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s'appellera Jordan Bardella", ajoute-t-elle.
