Coronavirus : la journaliste Anne-Claire Coudray répond aux critiques contre les médias

 La journaliste s’exprime sur la place que dois jouer l'information, sur son rôle pédagogique et sur l'importance de savoir.
La journaliste s’exprime sur la place que dois jouer l'information, sur son rôle pédagogique et sur l'importance de savoir.
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Olfa Ayed , modifié à
En pleine crise du coronavirus, les médias sont pointés du doigt. Anne-Claire Coudray, présentatrice du JT de TF1 le weekend, était l’invité de Philippe Vandel sur Europe 1. Elle s’exprime sur la place que doit jouer l'information et notamment sa fonction pédagogique.
INTERVIEW

Avec la crise du nouveau coronavirus, les JT battent des records d’audience. Les Français veulent être informés et avec le confinement, ils ont plus le temps. Mais dans le même temps, ils semblent de plus en plus nombreux à se montrer méfiants envers les médias dits "traditionnels". Anne-Claire Coudray, présentatrice du JT de TF1 le weekend et ancienne grand reporter, était vendredi l’invité de Philippe Vandel sur Europe 1. Elle s'est exprimé sur la place des médias face à cette crise.

Alors que nous sommes au onzième jour de confinement en France, et que la crise sanitaire liée au coronavirus bat son plein, certains reprochent aux médias d’en faire trop concernant cette épidémie et d’alimenter la psychose. "Je ne suis pas d’accord avec eux, certains nous reprochent l’inverse. On nous reproche de toute façon tous les jours le tout et son contraire. (...) A ceux qui disent que le décompte de morts et de malades est anxiogène, je réponds l’inverse. Les Français ont besoin de savoir où ils en sont, où on en est collectivement. Parce que ne pas savoir c’est encore plus anxiogène que d’être confronté à la réalité. Cette épidémie était abstraite et on a commencé à le comprendre vraiment quand on a commencé à voir des images, et ça a commencé quand les soignants eux-mêmes nous ont envoyé des images. Plus on voit, plus on sait, plus on peut se préparer et moins c’est angoissant à la fin", considère la présentatrice.

"On est dans l'obsession de continuer de travailler"

Anne-Claire Coudray continue d'aller présenter dans les locaux de TF1, où les mesures de sécurité sont drastiques : "On est tous dans l’obsession de continuer de travailler le plus longtemps possible. On a des binômes qui ne viennent jamais au travail, qui sont sur le terrain, qui ne mettent pas un pied à TF1. On prend la température tous les matins, on nous donne des masques pour la journée et on essaie de rester à distance les uns des autres."

Pour l'heure, les audiences sont au rendez-vous. "Le weekend dernier, on a dépassé les 9 millions, cette semaine on a eu cette audience incroyable au moment de l’intervention d’Edouard Philippe avec un pic à 13 millions (…) On retrouve notre sens, dans des périodes troublées où les gens sont avides de réponses, c’est tout à fait normal".

Alors que certains considèrent que certains sujets comme les banlieues sont moins présents dans les JT, Anne-Claire Coudray se défend. "On a fait un long reportage de 4 minutes à Gennevilliers dans un HLM samedi dernier", déclare-t-elle. On y voyait des retraitées qui habitent toutes seules. "On met des éclairages sur des réalités. Notre obsession chaque jour c’est de se dire qu’on ne doit pas faire que du centre-ville mais aussi de la campagne du rural, pas que Paris", souligne la journaliste.

"En cette période inédite, toutes les difficultés et les inégalités sociales sont exacerbées", souligne-t-elle enfin, avant d'insister sur le rôle des médias : "Quand on a moins accès à l’information et moins les armes pour comprendre ce qui nous entoure, alors sans doute on est réfractaires à respecter les consignes (...) Il faut encore de la pédagogie d’où l’importance de nos journaux".