Chine coronavirus 1:00
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Coline Vazquez , modifié à
Selon le professeur émérite de microbiologie et ancien directeur de l'institut Pasteur de Lille Patrick Berche, il est peu probable que la Chine ait eu si peu de morts, moins de 5.000 quand des pays comme l'Italie comptent plus de 10.000 victimes du coronavirus. 
ANALYSE

C'est une question qui reste en suspens : la Chine a-t-elle sous-estimé le nombre de personnes mortes du coronavirus dans son pays ? Et pour cause, elle compte moins de 5.000 morts, un chiffre très bas par rapport aux autres pays durement touché par l'épidémie comme l'Italie dont le bilan dépassait aujourd'hui les 10.000 morts ou encore la France où le coronavirus a fait 2.314 victimes, selon les derniers chiffres, samedi. 

Pour Patrick Berche, professeur émérite de microbiologie et ancien directeur de l'institut Pasteur de Lille, il est fort probable que la Chine ait revu à la baisse sa mortalité causée par le Covid-19. "Il y avait une mortalité annoncée par les Chinois qui, a mon avis, a été certainement sous-estimée. On a beaucoup de mal à croire qu'in pays, même avec des mesures de confinement, ait si peu de morts", explique-t-il au micro de Patrick Cohen sur Europe 1, précisant que des témoignages ont confirmé l'hypothèse selon laquelle le pays aurait minimisé le nombre de décès. 

"L'Afrique et l'Inde vont payer un très lourd tribut"

"Rien ne pouvait empêcher sa dissémination à partir du car chinois, quand on voit ce qu'il s'est passé à Wuhan : c'est une ville de 15 millions d'habitants et plusieurs millions d'entre eux sont partis avant le confinement. Donc, le virus s'est disséminé partout en Chine. Or, à l'époque, nous avions de très forte communications aéroportées entre l'Europe et la Chine et entre la Chine et les Etats Unis", note-t-il. 

Et si cela explique le fait que l'Europe soit durement touchée par le virus, cela met également en lumière sa présence plus faible, pour l'instant, en Afrique et en Inde qui ont moins de relations avec la Chine. Mais, Patrick Berche n'est pas optimiste pour autant. Le professeur craint que les deux soient frappés de plein fouet dans l'avenir. "Nous sommes face à une pandémie qui s'est répandue très rapidement et il faut craindre ce qui va se passer en Indes et en Afrique qui vont payer un très lourd tribut", s'inquiète-t-il, rappelant qu'au moment de la grippe espagnole, la Chine, l'Afrique et l'Inde avait enregistré le plus lourd bilan humain.