Chaque jour, L'espace en tête, président du Centre national d'études spatiales (CNES), nous emmène à la découverte de l'espace. Aujourd'hui, la Charte Espace et catastrophes majeures.
La Charte internationale Espace et Catastrophes majeures met la technologie spatiale au
service des équipes de secours lors des grandes catastrophes. Elle est née à Vienne, en
1999. L’idée était d’engager ses signataires à offrir gratuitement les données spatiales aux
pays touchés par d’importantes catastrophes, d’origine naturelle ou humaine. Le CNES et
l’ESA en sont les deux membres fondateurs et ils ont été rejoints très rapidement par 15
organismes de différents pays. Cette initiative a été lancée indépendamment des
habituelles institutions politiques, nationales ou internationales, sans pour autant en être
détachée, elle s’inscrit dans une perspective de prévention, de maintien en alerte et
d’intervention rapide dans l’esprit même de l’aide humanitaire.
C’est une étonnante coalition qui dépasse les habituels clivages politiques et économiques
car la Charte a finalement des objectifs très simples : répondre aux requêtes des
organismes de gestion de crise des pays touchés et leur donner un accès rapide aux
données satellitaires pour les aider à gérer les catastrophes naturelles et technologiques en
reprogrammant des satellites pour des prises de vue spécifiques afin d’apporter au plus
vite une aide aux populations sinistrées et aux équipes de secouristes engagées sur les
zones touchées. Les membres de la Charte souscrivent tous au principe d’accès universel
aux données.
Depuis sa mise en application, en 2000, la Charte a été déclenchée 568 fois dans le monde
entier, à la suite de phénomènes d’inondation ou de submersion des zones littorales, mais
aussi des tremblements de terre, des crashs aériens et des feux de forêts. Autant de
déclenchements étonnent le public, surpris par la capacité des organisations spatiales à
mettre en commun des moyens sensibles et onéreux et par le nombre de catastrophes
majeures qui frappent les populations. Aucun continent n’est épargné.
Depuis 18 ans, la Charte est l’un des dispositifs qui permet de mesurer les conséquences
du réchauffement climatique. La puissance et la fréquence des phénomènes naturels
observés augmente et produit des dégâts jamais vus auparavant. En cas de catastrophe,
chaque minute compte. La Charte fournit des cartes précises d’évaluation des dégâts en
combinant des nouvelles images aux données produites avant la catastrophe et les
satellites fournissent une image globale des zones difficiles d’accès. Leurs divers capteurs,
dont certains peuvent voir malgré l’obscurité et les nuages, constituent les meilleurs outils
pour préparer les interventions d’urgence.
Cette initiative unique dans son genre mobilise des agences spatiales du monde entier et
permet aux utilisateurs de bénéficier gratuitement de leurs savoir-faire et de leurs satellites
grâce à un point d’accès unique 24 heures sur 24, sept jours sur sept.