Alexis Corbière affirme que les ouvriers n’ont jamais été aussi nombreux dans la population active.
Le Vrai-Faux de l’Info et les rêves de grand soir d’Alexis Corbière.
Le Porte-Parole de Jean-Luc Mélenchon pense que son candidat peut, et doit, incarner le vote ouvrier.
Alexis Corbière : "Alors que les ouvriers n’ont jamais été aussi nombreux, 25% de la population active. Ouvriers et employés, c’est majoritaire dans la population active. On nous répète régulièrement que cela n’existe pas".
Les ouvriers n’ont jamais été aussi nombreux dans la population active, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux. Leur part dans la population active continue de décliner. On compte aujourd’hui 6,3 millions d’ouvriers, qui représentent un peu plus de 20% des travailleurs actifs contre 40% dans les années 60. C’est nettement moins qu’autrefois mais vous noterez, ils restent, en nombre, très important : un travailleur sur quatre et même, un homme sur trois est un ouvrier. Cela peu de gens, en ont vraiment conscience.
Pourquoi ? Parce que l’on a en tête, quand on parle d’ouvriers, les emplois de l’industrie, de la production automobile ou des grandes manufactures. Ceux-là se sont effondrés depuis 30 ans mais ils ont été remplacés par d’autres. Plus de la moitié des ouvriers travaillent aujourd’hui dans le tertiaire : logistique, restauration ou nettoyage. Alexis Corbière a raison ! Si on y ajoute les employés, dont le nombre a augmenté, on atteint 48% de l’ensemble des travailleurs. Or cette population, n’est plus du tout visible. En se diluant, le monde ouvrier a perdu sa représentation syndicale, c’est très dur de se syndiquer dans des petites entreprises, quand on est en emploi précaire. Perdu toute visibilité dans les média et, sur la scène politique. Ces nouveaux ouvriers n’ont d’ailleurs pas conscience souvent d’appartenir à cette classe.
Mais est-ce qu’elle reste un réservoir de voix pour la gauche ?
Potentiellement, oui. Selon le Cevipof, le centre de recherche politique de Sciences Po, 42% des ouvriers inscrits prévoient de s’abstenir pour cette présidentielle. Le taux est aussi très élevé parmi les employés, 39%. C’est cette masse silencieuse qui forme le corps des classes populaires qu’aucun candidat n’arrive plus à atteindre. Sauf, peut-être, le Front national : un ouvrier sur quatre envisage de voter pour Marine le Pen contre un sur 10 pour Jean-Luc Mélenchon. Reste donc les abstentionnistes à convaincre…