Les auto-écoles dénoncent le manque de cohérence des mesures de restriction sanitaires. 1:32
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Aurélien Fleurot, édité par Océane Herrero
Certaines auto-écoles protestent contre les mesures sanitaires imposées depuis le reconfinement. En effet, elles peuvent faire passer l'examen de conduite... Mais pas donner de leçons. Un paradoxe qui agace, en particulier les moniteurs de conduite de deux roues, qui estiment respecter la distanciation physique.

Le reconfinement touche très variablement les secteurs d'activité économique. Les auto-écoles, se sentent, elles, particulièrement défavorisées. En effet, il leur est impossible de donner des leçons de conduite à leurs élèves, mais elles peuvent, en revanche, faire passer l'examen. Une aberration selon des professionnels du secteur, qui appellent le gouvernement à revoir sa copie. Selon Patrice Bessone, le président de la branche auto-école au sein du Conseil national des professionnels de l'automobile (CNPA), le protocole sanitaire mise en place avait largement fait ses preuves.

Les auto-écoles plaident le respect des gestes barrières

"Si c'est dangereux, il est impensable de laisser les inspecteurs en examen. Ou alors ce n'est pas dangereux, et dans ce cas, il faut nous laisser travailler", vitupère-t-il. Cette revendication n'est pas vraiment économique, puisque le gouvernement a indiqué que les auto-écoles pourraient bénéficier, à titre d'activités en lieu fermé, du Fonds de solidarité, c'est-à-dire d'une subvention proportionnée à la perte de chiffre d'affaire, dans la limite de 10.000 euros.

Les auto-écoles dénoncent surtout un manque de cohérence, notamment en ce qui concerne la formation à la conduite de deux roues. L'ancien pilote Philippe Monneret, fondateur du groupe de formation Easy Monneret explique : "Je sais bien que ce n'est pas simple en ce moment de prendre des décisions. Mais nous, on est dehors, on fait de la moto, les mecs sont séparés, ils ont leur casque intégral. On répond à tous les critères pour que le virus ne circule pas." La situation est d'autant plus frustrante que le nombre d'inscriptions au permis 125 - qui permet de conduire une moto légère - a augmenté de 50% ces derniers mois. Les candidats sont, pour la plupart, des personnes qui souhaitaient éviter les transports en commun, et donc le coronavirus...

Une situation déjà tendue

Les listes d'attente pour se former et passer le permis risquent donc de s'allonger. A l'issue du premier confinement, les auto-écoles avaient fait face à un afflux considérable de candidats qui n'avaient eu l'occasion ni de prendre des leçons, ni de passer l'examen de conduite. Début octobre, Bruno Garancher, président du réseau ECF, indiquait au micro d'Europe 1 qu'il y avait toujours embouteillage pour passer l'examen. Une situation difficile pour les candidats, que le reconfinement ne va pas arranger.