Alain Minc était l'invité de la matinale d'Europe 1 1:47
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Ariel Guez , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1, Alain Minc, essayiste et économiste, est revenu sur la crise économique post-coronavirus. Faisant une comparaison avec la crise des subprimes en 2008, il estime que malgré la gravité de la situation, la crise actuelle est "paradoxalement plus rassurante". "En 2008, le système capitaliste pouvait mourir, il ne mourra pas cette fois", dit Alain Minc, refusant néanmoins une comparaison avec la crise de 1929.
INTERVIEW

"La situation économique actuelle est très grave, mais, par certains côtés, est paradoxalement plus rassurante qu’en 2008", assure Alain Minc. Invité de la matinale d'Europe 1 vendredi, l'essayiste et économiste est revenu sur la crise économique qui a suivi la crise sanitaire du coronavirus. Selon lui, il est "très important" de comparer cette crise avec ce que le monde a vécu en 2008. Il y a douze ans, affirme Alain Minc, "tout pouvait s'arrêter définitivement". Alors qu'aujourd'hui, "la mondialisation numérique s’est accentuée, la mondialisation financière continue allègrement avec des niveaux de bourses ahurissants". 

En 2008, "tout pouvait s'arrêter définitivement"

"En 2008, le système capitaliste pouvait mourir", rappelle Alain Minc. Mais aujourd'hui, "la question ne se pose pas : le système capitaliste ne mourra pas", tranche-t-il au micro d'Europe 1. "En revanche, c’est comme quelqu'un qui a une entaille et il faut combler cette entaille", prévient l'économiste. Selon lui, cette tâche prendra "des années". 

"Néanmoins, les dégâts sont là", reconnaît Alain Minc. Mais la méthode employée par les décideurs au niveau international fait que la crise que nous vivons n'est pas comparable avec celle de 1929, selon l'essayiste. "Il faut se dire que les gouvernements et les banques centrales ont fait un travail extraordinaire", dit-il à notre micro. "Si en 1930 les gouvernements et les banques centrales avaient fait ce qui a été fait là, peut-être aurions-nous évité l’engrenage fatal qui a conduit a Hitler", affirme Alain Minc. 

"On a su s'endetter"

Ce constat lui fait penser qu'il "n’y a pas eu de lacunes de la part des gouvernants". "On a su s’endetter", rappelle-t-il. "Les banques centrales ont jeté leurs règles par-dessus bord et les Allemands ont renoncé à leur doctrine qui relevait de la morale plus que de l’économie", continue Alain Minc. 

Quant au "monde d’après", l'économiste estime que la mondialisation va être "corrigée à la marge, mais ne sera pas réécrite". "Arrêtons de croire que nous entrons dans une nouvelle équation, c’est une plaisanterie. Le monde économique continuera à aller tel qu’il va", conclut-il