Coronavirus : EasyJet tranche à son tour dans ses effectifs pour faire face à la crise

La compagnie EasyJet pourrait se séparer de 4.500 salariés.
La compagnie EasyJet pourrait se séparer de 4.500 salariés. © FABRICE COFFRINI / AFP
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avec AFP
Alors que le secteur aéronautique subit l'une des pires crises de son histoire, due à la pandémie de coronavirus, la compagnie britannique EasyJet a annoncé jeudi des suppressions d'emplois à venir. Celles-ci pourraient représenter près d'un tiers de ses 15.000 salariés.

La compagnie aérienne britannique EasyJet a annoncé jeudi à son tour des coupes dans ses effectifs face au choc de la pandémie de coronavirus qui bouleverse l'ensemble du secteur. Elles pourraient représenter jusqu'à un tiers de ses salariés soit environ 4.500 postes. EasyJet emboîte le pas à la plupart de ses concurrents qui ont annoncé des suppressions de postes par milliers, comme les britanniques British Airways et Virgin Atlantic, et l'irlandaise Ryanair.

S'adapter à un marché qui devrait rester longtemps déprimé

Le transport aérien vit "la pire crise que le secteur ait jamais affrontée", a prévenu le patron d'EasyJet Johan Lundgren, lors d'une conférence téléphonique. La pandémie a brutalement paralysé le trafic et immobilisé les avions des compagnies dont la trésorerie fond à grande vitesse faute de chiffre d'affaires, menaçant leur survie. Les transporteurs ont paré au plus pressé en préservant leurs finances, via des prêts, et désormais par des suppressions d'emplois pour s'adapter à un marché qui devrait rester longtemps déprimé.

 

EasyJet, qui emploie 15.000 personnes, n'a pas précisé comment ces suppressions d'emplois seraient réparties entre les différents pays où elle est présente. En France, la compagnie au logo orange et blanc est numéro deux du marché avec sept bases et 1.800 emplois. Interrogée par l'AFP, EasyJet a précisé que les consultations avec les salariés s'ouvriront dans les prochains jours et qu'il est donc "trop tôt pour dire quelles seront les conséquences pour nos salariés et bases en France".

Décision "précipitée" ?

EasyJet compte également réduire ses coûts en renégociant ses contrats avec les aéroports et revoir à la baisse le nombre d'avions. La compagnie prévoit de disposer d'une flotte de 302 appareils en 2021, soit 51 de moins que prévu avant la crise, notamment grâce à des reports de livraisons.

EasyJet confirme par ailleurs une reprise progressive de ses vols à partir du 15 juin, surtout des vols intérieurs au Royaume-Uni et en France. Les réservations sur ces vols sont "encourageantes" et la demande pour l'été 2020 dénote une amélioration de l'activité, stimulée par la décision de certains pays, comme l'Espagne et la Grèce, de relancer le tourisme. La compagnie estime toutefois que ses capacités de vols entre juillet et septembre ne dépasseront pas 30% de celles de l'été 2019. A plus long terme, elle dit ne pas s'attendre à un retour à la normale avant 2023.

 

Le syndicat Unite a quant à lui qualifié de "précipitée" la décision de supprimer des emplois, d'autant que la compagnie bénéfice de l'aide du gouvernement sous la forme du chômage partiel et d'un prêt de 600 millions de livres des pouvoirs publics. Pour Russ Mould, analyste chez AJ Bell, ces mesures "sont compréhensibles au regard des défis actuels". Mais, selon lui, en supprimant autant d'emplois, EasyJet risque de manquer plus tard de ressources pour profiter de la reprise attendue du marché.