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Jihane Bergaoui, édité par Pauline Rouquette
Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé, début mai, une série de mesures visant à soutenir la culture, le secteur de l'édition, durement touché par la crise liée au Covid-19 s'estime lésé. Plus de 600 acteurs du secteur ont signé une tribune publiée samedi, réclamant un plan de relance ambitieux pour la littérature. Parmi les signataires, l'auteur Yann Queffélec a réagi au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Le secteur de l'édition appelle à l'aide. Dans une tribune publiée dans Le Monde, 625 éditeurs, auteurs et libraires demandent au président Emmanuel Macron d'agir pour sauver la filière, très durement touchée par la crise sanitaire liée au coronavirus. Yann Queffélec, auteur et prix Goncourt 1985 interrogé par Europe 1, fait partie de ceux qui réclament un plan de relance ambitieux avec une aide de plusieurs centaines de millions d'euros.

"La littérature, passée sous silence" 

"Il ya des gens qui ont découvert le livre, et le bon livre, à la faveur du confinement", affirme Yann Queffelec. "Donc il est étonnant que, dans son plan de relance de la culture, la littérature ait été passée sous silence", déplore-t-il, évoquant les mesures annoncées par Emmanuel Macron pour relance le secteur de la culture. "La littérature, c'est tout univers professionnel qui est au service du livre et qui se voit mis en panne par le comportement de l’État, actuellement".

En effet, après une tribune cinglante signée par un collectif d'artistes, dont Catherine Deneuve, Omar Sy, ou encore Jean Dujardin, le chef de l'État avait convié, début mai, une douzaine d'entre eux à une visioconférence, avant d'annoncer des mesures pour la culture, et ainsi réparer cet oubli. Fonds d'indemnisation pour le cinéma et les séries, prolongation des droits au chômage des intermittents du spectacle... Emmanuel Macron a annoncé toute une batterie de mesures, mais rien concernant les métiers du livre.

Redresser le pays économiquement, mais aussi culturellement

"Il faut de l’argent ! Il faut soutenir la librairie, les éditeurs, les écrivains, les médiathèques, les bibliothèques", énumère l'auteur des Noces barbares. "Il faut soutenir la culture de ce pays, soutenir l’idée même que l'on se fait du peuple français à travers sa littérature", poursuit-il. "Il ne suffit pas de redresser économiquement le pays, il faut aussi le redresser sur un plan culturel, sur le plan de sa dignité par la culture, parce que la littérature, c'est aussi la joie de vivre qui est indispensable à l’avenir".