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Maxime Dewilder , modifié à
Yann Queffélec, navigateur et écrivain récompensé du prix Goncourt en 1985 pour "Les Noces barbares", était sur Europe 1, dimanche, dans la Voix est livre présentée par Nicolas Carreau. Il y a raconté son confinement et sa passion pour les carnets d'écriture chinois.
INTERVIEW

"Je suis incapable d'écrire sur une page blanche", confie l'écrivain et navigateur Yann Queffélec. Le prix Goncourt 1985 était sur Europe 1, dimanche, dans l'émission La Voix est livre, présentée par Nicolas Carreau. Et pour faire face à ce problème, l'auteur écrit ses récits sur des carnets chinois, dont le papier... n'est pas tout à fait blanc. Difficile à trouver en confinement, mais l'auteur des Noces barbares a réussi à se faire livrer les précieux carnets. "Je les ai laissés cinq ou six jours sur le pallier au cas où le virus se serait glissé dans l'un d'eux. Finalement, je les ai ouverts et tout va bien pour moi et pour mes carnets."

"Des femmes installées sur le fleuve Amour"

L'écrivain, qui entame sa journée de travail vers 6 heures du matin chaque jour, constate être plus long à écrire à cause des circonstances sanitaires actuelles. Mais pour lui, quel que soit le contexte, la réussite du temps qu'il alloue à l'écriture dépend grandement du papier sur lequel il écrit.

"Premièrement, ces carnets ne sont pas tout à fait blancs", rappelle Yann Queffélec. "Ensuite, la glisse du stylo n'est pas tout à fait comme sur le papier français. J'aime que la surface du papier sur lequel j'écris soit un peu grenue. Cela retient un peu ma main et le laps de temps entre la pensée et l'écriture, c'est peut-être là que se glisse le plaisir d'écriture."  Enfin, ces carnets sont confectionnés par "des femmes installées le long du fleuve Amour" et l'auteur "aime cette image de ces femmes en train de ficeler ces cahiers avec précision".

Quant à ses récits ? "Rien sur le confinement ou le coronavirus", assure-t-il même s'il reconnait que "c'est impossible de ne pas être influencé". "J'ai ouvert un cahier de choses vues et entendues sur la situation mais je refuse d'imaginer des personnes à partir de ce que nous vivons. Je crois que cette période a besoin de maturation avant d'être traitée en littérature", conclut-il.