"C'est vraiment l'album de l'apaisement pour moi". Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf célèbre ses 40 ans avec un nouvel album. Il revisite 40 mélodies de sa vie, de ses premiers succès aux musiques de film qu'il a composées. Solo ou en duo, ce nouvel opus est pour lui une manière de "revenir à l'essentiel : la mélodie", confie-t-il sur Europe 1. "Dans les pays orientaux, on ne sert jamais la nourriture comme ça. Il y a toujours de la décoration, du persil un peu partout, des olives… Mes albums sont un peu comme ça", plaisante le musicien. "Là j'avais envie de revenir à l'essentiel, à la simplicité des choses."
Dans ce douzième album, Ibrahim Maalouf s'accompagne de son ami le guitariste François Delporte mais également de nombreux invités prestigieux parmi lesquels Sting, Matthieu Chedid, Marcus Miller, ou encore Jon Batiste. "Je voulais que ce soit une célébration en toute humilité, mais quand même avec un peu d'épices pour valoriser tout ça. Et que toutes ces amitiés qui se créent depuis des années viennent participer à cette célébration."
Objectif : Bercy, le 20 décembre 2021
Au fil des titres, le trompettiste propose quelques inédits, revisite quelques morceaux créés pour des films, tels que Défilé 1962 pour Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert, ou reprend ses titres phares telle qu'une reprise de Salma Ya Salama, chantée par Mika dans un album consacré à Dalida. Dans cette version épurée et instrumentale, le musicien s'éloigne encore du rythme dansant de la chanson originale. "Si on écoute les paroles, cela raconte une histoire beaucoup plus triste que la mélancolie que je propose dans ma version. C'est l'histoire d'un homme qui voyage mais ne trouve jamais sa place. C'est le drame de l'exil permanent.
Ibrahim Maalouf avait annoncé qu'à la fin de ses 40 ans, soit le 5 novembre 2021, il arrêterait de jouer de la trompette. Son projet pour le futur : se concentrer uniquement sur la production et la composition de musique de film. Mais à l'approche de cette date limite, l'instrumentiste a encore des mélodies à faire partager. "J'ai traversé des moments où j'ai réalisé que j'avais peut-être quelques années de plus à partager avec ma trompette. Je lui ai redonné un peu de place dans cet album et je me suis retrouvé à avoir finalement encore plus envie de reprendre cette trompette, surtout sur scène."
Impatient de retrouver son public, Ibrahim Maalouf espère pouvoir maintenir sa série de concert prévue mi-janvier au théâtre de l'Œuvre, dans le 9e arrondissement de Paris. Comme une note d'espoir, il a déjà programmé une grande célébration le 20 décembre 2021 à l'Accor Hotels Arena, anciennement Bercy. "Les gens ne s'attendent pas à ce qu'on va faire. Ca va être complétement fou", se réjouit-il. Le musicien avait déjà rempli la salle en 2016, "un des moments les plus forts" de sa carrière. "Personne ne s'imaginait qu'un trompettiste de jazz remplirait cette salle", se souvient-il.