Village olympique Paris 2024 2:25
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Aurélien Fleurot, édité par Romain David , modifié à
La mise à l'arrêt des chantiers pour les JO de Paris 2024, en raison notamment du confinent instauré pour lutter contre le nouveau coronavirus, menace la livraison de certaines infrastructures, dont le village olympique et deux lignes du Grand Paris Express qui doivent desservir plusieurs sites de compétition.
ENQUÊTE

Alors que les incertitudes se renforcent de jour en jour autour de la tenue des Jeux Olympique de Tokyo cet été, en France, les nombreux chantiers ouverts pour l’accueil de cet événement dans quatre ans se retrouvent à l’arrêt en raison du confinement de la population. De quoi se demander si la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 ne menace pas également l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Si le secteur du BTP et le gouvernement ont bien trouvé un accord, ce week-end, sur les modalités de poursuite du travail sur les chantiers (réorganisations, ajustements, définition des priorités) , de nombreux travaux sont en suspens jusqu'à nouvel ordre : c'est notamment le cas de ceux du Grand Paris Express. Le calendrier était déjà serré mais désormais, tout se complique un peu plus...

Tous les chantiers du Grand Paris Express ont en effet été mis en pause en milieu de semaine dernière. Cette décision a été prise par le donneur d'ordres, à savoir la Société du Grand Paris dont le président, Thierry Dallard, a envoyé un mail à l'ensemble des acteurs concernés : le ministères des Transports, Bercy, les collectivités et bien sûr les entreprises qui réalisent ces travaux. Cette décision est justifiée tout simplement par le principe de réalité, afin de protéger les salariés et d'éviter la propagation du Covid-19. L'urgence a donc été de mettre en sécurité ces chantiers.

Le plus grand chantier d’Europe à l’arrêt

Pourtant, avant même la crise du coronavirus, plusieurs chantiers avaient déjà pris du retard. Et notamment ceux de futures lignes de métros automatiques qui doivent desservir des sites olympiques en 2024. Avant la suspension, 6.300 personnes travaillaient sur 150 sites différents,  soit le plus grand chantier d'Europe à l'heure actuelle. La seule remise en route des neufs tunneliers, ces énormes machines qui creusent les galeries souterraines qui hébergeront les futures lignes 15, 16 et 17, devrait à elle seule prendre beaucoup de temps.

Un risque d’engorgement dans les transports pendant les Jeux

Cette interruption pourrait avoir deux types de conséquences sur les Jeux de Paris. D'abord sur les conditions d’accès aux différents sites : les lignes 16 et 17 doivent desservir le village des médias au Bourget et deux sites de compétition, ceux du le tir et du volley. Si les métros ne sont pas prêts, il faudra un plan B, et les milliers de spectateurs risqueraient alors de se rabattre sur les bus pour se rendre aux compétitions. Une option qui n’a pas été vendue au CIO lorsque Paris n'était que candidate à l'organisation des Jeux Olympiques. 

Une course contre la montre 

Et puis, autre type de conséquence, le retard provoqué par le confinement pourrait mettre énormément de pression sur des chantiers déjà tendus, tels que celui du futur village olympique, à Saint-Denis. Officiellement, il doit toujours être livré le 1er mars 2024. Mais les organisateurs ont bien conscience que c'est une course contre la montre qui débutera lorsque les travaux pourront reprendre.

"Pour le moment, le calendrier est maintenu et correctement tenu... sous réserve d’incident ou d’aléas techniques", prévenait déjà en janvier Michel Cadot, le préfet de la région Île-de-France. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le coronavirus est bien plus qu'un aléa, et que personne n'a pu l'anticiper.