La reprise du trafic automobile "avec des usagers qui ont peut-être perdu parfois leurs réflexes et leurs habitudes" pourrait entraîner des accidents, prévient David Julliard (photo d'illustration) 2:33
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Ariel Guez
Invité de la matinale d'Europe 1, David Julliard, adjoint au délégué à la sécurité routière du ministère de l'Intérieur, est revenu sur les conséquences du déconfinement sur les routes en France. Il explique que la hausse de l'utilisation des vélos, combinée à la perte des réflexes de certains automobilistes qui n'ont pas conduit depuis deux mois, augmente le risque d'accidents. 
INTERVIEW

Après plus de cinquante jours de confinement où tout déplacement non-essentiel à plus d'un kilomètre de chez soi était interdit, les Français peuvent sortir de chez eux. Si certains vont privilégier la marche ou le vélo, d'autres n'auront pas le choix de prendre leur voiture pour retourner au travail. "Le trafic et l'activité économique vont reprendre et ça va avoir pour conséquence beaucoup d'usagers sur la route", prévient au micro d'Europe 1 David Julliard, adjoint au délégué à la sécurité routière du ministère de l'Intérieur.

"Des usages nouveaux de déplacements"

"Une reprise partielle voir totale du trafic sur la route avec des usagers qui ont peut-être perdu parfois leurs réflexes et leurs habitudes", précise-t-il, appelant les personnes au volant à faire attention. D'autant plus que la fin du confinement pourrait déboucher sur "des usages nouveaux de déplacements", avec notamment le vélo qui a le vent en poupe.

"Il y a des initiatives du gouvernement et des collectivités pour favoriser ce mode de déplacement", rappelle David Julliard, qui indique aussi que la difficulté d'usage des transports en commun pourrait avoir comme conséquence une hausse des "deux-roues motorisées", sur les routes. "Tout ça, c'est de nouveaux usages avec des usagers moins expérimentés. Et forcément, il y a des risques d'accidents", résume-t-il. 

Les employeurs ont "un rôle très important de sensibilisation"

Alors que le télétravail a été la norme depuis le 17 mars pour des millions de salariés, David Julliard estime que les employeurs ont "un rôle très important de sensibilisation et d'appel à la modération". Surtout que les accidents sur les trajets domicile-travail ont causé la mort de près de 500 personnes en 2018. "C'est le premier risque d'accident du travail", affirme l'adjoint au délégué à la sécurité routière du ministère de l'Intérieur.

"La voiture n'est pas le bureau, on n'appelle pas un collaborateur dans sa voiture quand il est au volant", explique donc David Julliard. "Il y a un certain nombre de dispositions à prendre et de mesures de responsabilité sur le port de la ceinture et l'absence d'alcool qui doivent être mises en œuvre par les chefs d'entreprises", conclut-il.