La mise en place de mesures de protection sanitaire dans tous les établissements scolaires d'ici le 11 mai ressemble à un véritable casse-tête pour certaines municipalités. 3:33
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Romain David , modifié à
Invité vendredi de la matinale d'Europe 1, Arnaud Robinet​, le maire LR de Reims, a indiqué qu'il n'avait pas les moyens d'assurer dans de bonnes conditions sanitaires la réouverture de l'ensemble des écoles de sa ville d'ici deux semaines.
INTERVIEW

La reprise de l’école, à partir du 11 mai, se fera sur la base du volontariat, a indiqué jeudi Emmanuel Macron. Pour autant, dans certaines collectivités, on craint de ne pas avoir suffisamment de temps pour mettre en place des conditions sanitaires satisfaisantes à la prévention d'une nouvelle propagation du coronavirus. "Dans certains établissements scolaires, nous avons la possibilité d’assurer la sécurité sanitaire. […] mais je ne peux pas appliquer les consignes dans tous les établissements", déplore ainsi au micro d’Europe 1 Arnaud Robinet​, maire LR de Reims qui compte 750 classes. "Ce sera du cas par cas, nous sommes dans une opération chirurgicale", pointe-t-il.

La base du volontariat, une fausse bonne idée ?

Le principe d’une reprise fondée sur la décision des parents devrait permettre une remise en route progressive de la scolarisation. Mais pour ce maire, elle induit un vrai manque de visibilité pour les collectivités. "La base du volontariat amène des difficultés en termes d’organisation de la vie scolaire au quotidien", déplore-t-il. "Elle soulève de nombreux sujets : les questions de transports, d’accueil des enfants le matin et le soir, de restauration scolaire, de mise à disposition des bâtiments pour les groupes restreints, de ménage, de désinfection…", énumère cet élu. "Il y a beaucoup de problèmes et nous n’avons pas suffisamment le temps, en deux semaines, pour mettre en œuvre tous ces dispositifs."

"Je ne ferai pas prendre de risque à mes administrés, aux enfants, au personnel municipal et aux enseignants", ajoute Arnaud Robinet​, qui estime ainsi ne pas être en mesure de pouvoir rouvrir dès le 11 mai l’ensemble des établissements de sa commune.

Manque de clarté

"Je veux que le gouvernement comprenne que la rescolarisation dans deux semaines est un immense chantier pour les collectivités", ajoute le maire de Reims, qui reproche au gouvernement un manque de clarté quant aux modalités du déconfinement des élèves. "Les maires ne sont pas des roues de secours", s’agace-t-il. "En tant qu’élu républicain, je ne demande qu’à mettre en œuvre des consignes claires du gouvernement, avec une adaptation selon les territoires, nos besoins, et les réalités que nous connaissons dans les établissements."