Catherine Tourette-Turgis anticipe des conséquences psychologiques pour ce couvre-feu (photo d'illustration). 1:39
  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Invitée d'Europe Soir ce mercredi à la suite des nouvelles annonces d'Emmanuel Macron sur le coronavirus, Catherine Tourette-Turgis, experte en psychosociologie, brosse les conséquences psychologiques que peut avoir le couvre-feu.
INTERVIEW

Après le confinement, le couvre-feu. Ce mercredi soir, sur fond de recrudescence du coronavirus sur le territoire, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles restrictions, dont un couvre-feu pour 8 métropoles et la région Île-de-France. Une nouvelle épreuve psychologique pour des millions de Français alors que l'on a vu pendant le confinement "une augmentation de 30% des cas d'anxiété modérée, 6% des cas d'anxiété sévère, mais aussi des dépressions", rappelle au micro d'Europe 1 Catherine Tourette-Turgis, professeure à Sorbonne Université et fondatrice de l’université des patients.

Des conséquences psychologiques à venir

Un schéma que "l'on retrouve dans toutes les études sur les confinements", insiste la spécialiste. Alors c'est sans surprise que cette spécialiste anticipe de nouvelles conséquences pour ce nouveau confinement partiel nocturne. "Pourquoi on sort le soir ?", demande-t-elle. "Il y a la sphère des plaisirs, la socialisation, mais ce n'est pas tout. On sort pour prendre soin les uns des autres, pour se réunir en tant que citoyen... Il y a aussi une circulation des personnes pour des raisons affectives ou sexuelles qu'il ne faut pas oublier. Il y a d'ailleurs eu une baisse de deux activités pendant le premier confinement : le travail et le sexe."

"On peut aussi circuler pour simplement prendre l'air", fait valoir Catherine Tourette-Turgis. "C'est important pour certaines familles qu'il y ait de l'air." Sans compter que les exceptions au couvre-feu annoncé par Emmanuel Macron ne sont pas exemptes de certaines zones d'ombre, d'après la psychosociologue. "Qu'est-ce qu'on a prévu pour les personnes qui circulent mais qui n'en ont pas le droit, comme les sans domicile fixe ?", interroge-t-elle enfin.