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Marion Gauthier, édité par , modifié à
De nombreuses maternités obligent les femmes à porter un masque durant l'accouchement, ce qui représente une difficulté supplémentaire pour les futures mères. De leur côté, gynécologues et obstétriciens avancent la nécessité de protéger les soignants dans l'optique d'une deuxième vague.

Cela fait déjà près de sept mois que le coronavirus a bouleversé notre quotidien et l'accouchement fait partie de ces événements transformés par l'épidémie. Alors que le port du masque s'est généralisé, les futures mères sont de plus en plus nombreuses à témoigner d'un événement traumatisant : une naissance à bout de souffle, sans avoir eu la possibilité de bien respirer.

Masque humide

Lauranne a ainsi accueilli son premier enfant en suffoquant, derrière son masque, après 39 heures de travail et plus d'une heure de poussée : "C'était un heureux événement parce que j'ai rencontré mon fils, mais j'espérais tellement que ça se passe autrement", confie la mère, "triste" au moment de son accouchement. "Après chaque contraction, à chaque poussée, je n'arrivais pas à reprendre mon souffle, j'avais envie de vomir. Le masque était humide, j'avais très chaud, donc ça rajoutait encore plus de difficultés à respirer." Son petit Anthon est finalement né grâce à une ventouse.

Les futurs parents cherchent donc à savoir quelle maternité n'oblige pas la mère à porter le masque. "Pour l'instant, c'est à chaque maternité, voire à chaque soignant de décider en fonction du service. Ce n'est pas acceptable", défend Sonia Bisch, fondatrice du collectif 'Toutes contre les violences gynécologiques et obstétricales' et appelée par de nombreux parents anxieux.

Une réflexion engagée

Face à ces inquiétudes, le Conseil national des gynécologues et obstétriciens de France préconise le masque ou la visière, moins contraignante pour la maman. Mais le monde médical a un autre impératif, qui est de protéger les soignants. "C'était une de nos craintes réelles au moment de la première vague : de voir notre personnel décimé et de ne plus avoir personne pour s'occuper des patientes", insiste le professeur Cyril Huissoud.

La Haute autorité de Santé assure en tout cas qu'une réflexion est engagée pour améliorer les conditions d'accouchement.