3:14
  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
Invitée dimanche  du Grand rendez-vous sur Europe 1, Marlène Schiappa a détaillé quelques mesures prises par le gouvernement pour appréhender les violences conjugales ayant lieu pendant le confinement. Depuis deux semaines, "plusieurs gardes à vue et même plusieurs condamnations" ont déjà été prononcées, a-t-elle précisé. 
INTERVIEW

Le confinement peut s'avérer dramatique pour les femmes victimes de violences conjugales. Invitée dimanche du Grand rendez-vous sur Europe 1, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a indiqué que "plusieurs gardes à vue et même plusieurs condamnations" pour des violences conjugales avaient déjà été prononcées depuis le début du confinement, il y a deux semaines. 

Le nombre de personnes victimes de violences est toutefois difficile à appréhender dans ce contexte de confinement lié au coronavirus. "Il y a moins d'appels au 3919 (le numéro vert d'écoute destiné aux femmes victimes de violences, nldr), mais cela ne veut pas dire que moins de femmes sont concernées. Il est difficile de passer un coup de fil lorsque l'on est confinée avec son agresseur...", explique Marlène Schiappa. 

Le nombre de signalements en forte hausse

Le nombre d'appel en déclin paraît d'autant moins significatif que le nombre de signalements a quant à lui bondi. En une semaine, ils ont augmenté de 32% "en zone de gendarmerie", et de 36% au sein de la préfecture de Paris, affirme la secrétaire d'Etat. 

Pour rappel il existe, en plus du 3919 peu adapté dans ce contexte, une plateforme de signalement en ligne (stop-violences-femmes.gouv.fr). "Policiers et gendarmes formés à ce sujet sont disponibles 24 heures sur 24 pour venir en aide aux victimes", souligne Marlène Schiappa. 

De nouvelles mesures pour "maintenir le lien" avec les victimes

Pour "maintenir le lien" avec les victimes malgré l'isolement, deux nouvelles mesures ont par ailleurs été prises par le gouvernement. Un système de signalement est actuellement mis en place en partenariat avec l'Ordre des pharmaciens, afin de permettre aux femmes victimes de violences de dénoncer leurs agresseurs dans une officine, qui se chargera dans la foulée de prévenir les forces de l'ordre.

Autre nouveauté, le lancement de stands d'aides aux victimes au sein de centres commerciaux vides mais toujours ouverts car comprenant un hypermarché. "Dans le respect bien-sûr des mesures barrières, les femmes pourront s'adresser à des associations d'aide locales et nationales, en quittant le foyer pour aller faire des courses", détaille Marlène Schiappa. Ce dispositif prendra effet dès lundi.