Bac : "Les organisations syndicales sont unanimes, il faut supprimer l’oral de français"

  • Copié
Romain David
Interrogée par Europe 1, Lysiane Gervais, la secrétaire nationale du Syndicat des personnels de direction de l'Éducation nationale, a estimé qu'il serait injuste de maintenir l'oral du bac 2020 de français. Le sort de cette épreuve n'a pas encore été tranché, alors que toutes les autres ont été remplacées par le contrôle continue à cause de la crise sanitaire.
INTERVIEW

Sur Europe 1 le premier jour du déconfinement, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, avait indiqué que l’oral du bac de français restait maintenu. Toutefois, il a promis de régler définitivement cette épineuse question d’ici la fin de cette semaine. En effet, le reste du bac 2020 sera dénué d’épreuve finale et attribué uniquement en fonction du contrôle continu, conséquence de la crise sanitaire déclenchée par le coronavirus.

"Toutes les organisations syndicales, qu’il s’agisse des enseignants, des inspecteurs ou des personnels de direction sont unanimes sur cette question : il faut supprimer l’oral du baccalauréat pour cette année !", martèle au micro d’Europe 1 Lysiane Gervais, secrétaire nationale du Syndicat des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN), et proviseure de deux lycées en Gironde.

"Cela met les élèves de première dans une situation inconfortable, à devoir travailler sans savoir s’ils vont passer cet examen ou pas", pointe-t-elle. "Il faut mettre fin à cette angoisse des élèves. Il serait un peu injuste que certains passent un examen, alors que tous les autres sont en contrôle continu". Elle invoque également la difficulté à organiser cet oral dans le respect des règles de précaution sanitaire.

Le défi du contrôle continu

Concernant la mise en place du contrôle continue, Lysiane Gervais salue "un bon moyen" de régler le casse-tête du baccalauréat cette année. "Le SNPDEN a toujours été favorable à une grande part de contrôle continu dans le baccalauréat. Sinon, c’est un examen extrêmement lourd, et toute la préparation de la terminale est orientée vers sa réussite, et non à la préparation à l’enseignement supérieur, ce qui peut expliquer un taux d’échec important après le bac", déplore-t-elle.

Les notes attribuées après le 15 mars, c’est-à-dire pendant la période de confinement, ne devraient pas être prises en compte en raison des difficultés rencontrées par les uns et les autres pour poursuivre le programme. Une fois le décret actant les modalités de cet examen publié, une note de service fixant les détails de son organisation devrait être distribuée aux directeurs d’établissement.