Les écoles doivent rouvrir progressivement le 11 mai (photo d'illustration). 1:11
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Céline Brégand
Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive le 11 mai des écoles, collèges, lycées et crèches, beaucoup s'inquiètent. Selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, invité d'Europe 1 samedi, si ce coronavirus épargne les enfants, comme l'indiquent les données scientifiques, "alors on peut penser que l'ouverture des écoles peut ne pas être trop préjudiciable à la 'reflambée' de l'épidémie".

Dans son allocution télévisée lundi, Emmanuel Macron a déclaré la réouverture progressive des écoles, collèges, lycées et crèches dès le 11 mai. Une annonce qui inquiète, alors que certains médecins estiment que les enfant sont souvent des porteurs asymptomatiques et donc des vecteurs de l'épidémie. Invité d'Europe 1 samedi, Antoine Flahault épidémiologiste et professeur de santé publique à l'université de Genève, estime quant à lui, qu'aujourd'hui, "les données scientifiques, pas très nombreuses encore, montrent que les enfants ne joueraient pas un rôle très important dans la transmission" du coronavirus.

"Si on veut déconfiner, on doit ouvrir les écoles"

Antoine Flahaut se dit "le premier étonné" de ces résultats. "J'ai beaucoup plus de références sur l'épidémiologie de la grippe où les enfants jouent un rôle très important. Mais si ce coronavirus épargnait les enfants, et semble-t-il, beaucoup les femmes également, alors on peut penser que l'ouverture des écoles peut ne pas être trop préjudiciable à la 'reflambée' de l'épidémie", estime l'épidémiologiste. Dans les prochains jours, Jean-Michel Blanquer recevra les syndicats pour affiner avec eux les modalités précises de cette rentrée scolaire.

Pour le professeur de santé publique, "si on veut déconfiner, on doit ouvrir les écoles, primaires en tout cas. On ne peut pas imaginer rouvrir les commerces et que les parents ne puissent pas aller travailler". Selon Antoine Flahaut, un déconfinement sans rouvrir les écoles résulterait dans la garde d'enfants par leurs grands-parents, ce qui pourrait être risqué car l'on sait que "l'âge représente un facteur de risques pour les personnes les plus âgées en cas d'infection par le coronavirus". 

Pour ceux qui souhaiteraient rendre visite à leurs parents âgés ou à leur grands-parents, l'épidémiologiste appelle donc à la prudence du côté des familles qui viendront visiter leurs personnes âgées et du côté des personnes âgées qui accepteront ces visites. "Il faut entourer ces visites potentielles "d'un maximum de protections" comme le port de masques chirurgicaux, et le respect des gestes barrières.