Le prix du Plexiglas atteint des sommets, et risquent de pénaliser les restaurateurs lors de leur réouverture. (Photo d'illustration) 1:37
  • Copié
Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo , modifié à
À l'heure où les restaurateurs en zone verte s'apprêtent à rouvrir, le prix du plexiglas atteint des sommets. Or, les professionnels en ont besoin pour établir des cloisons et faire respecter la distanciation physique. Cette flambée des prix rend encore plus incertaine une levée de rideau pour les établissements contraints de s'équiper. 
REPORTAGE

"Finalement, on est toujours les victimes." Bien que le protocole de réouverture des restaurants par le gouvernement a été repoussé à mardi, les restaurateurs en zone verte comme Rémi Koessler se préparent déjà à accueillir des clients le 2 juin prochain. Pour ce faire, ils installent notamment des grands panneaux de plexiglas entre les tables, suivant ainsi la recommandation la Direction générale de la santé contre le coronavirus. Seulement voilà, à l'heure où de nombreux commerces s'apprêtent à rouvrir, la demande explose et les prix atteignent des sommets.

Comme avec les masques "au début de la crise"

"Pour un plexi d’un 1,5 mètre sur 50 centimètres de large, vous pouvez en avoir pour 500 balles, ça claque" confirme au micro d'Europe 1 Rémi Koessler, le patron du restaurant L'Eden à Eguilles, dans la campagne aixoise. "Il y a un opportunisme sur les prix pratiqués." Une situation qui n'est pas sans lui rappeler celle du prix de vente des masques "au début de la crise", mais "maintenant c'est sur les matériaux dont on a besoin, nous, pour la réouverture", dénonce-t-il.

"Il faut investir pour travailler"

D'autant qu'il est difficile de se passer de ces protections pour rouvrir, à moins de posséder suffisamment d'espace pour respecter la nouvelle règle d'un mètre entre les tables. "Si on ne met pas en place ces plaques on ne peut pas ouvrir, il va donc falloir investir pour pouvoir travailler" résume le restaurateur. Alors pour pouvoir accueillir des clients sans pour autant voir le budget exploser, Raymond Koessler, lui aussi patron de L'Eden, a décidé de ruser en installant "du PVC rigide transparent". Un matériau dix fois moins cher que le Plexiglas.

Mais cela ne semble pas suffisant puisque seulement six tables sont pour l'heure correctement isolées, alors que l'établissement avait l’habitude de faire une quarantaine de couverts par service. Les deux restaurateurs espèrent donc pouvoir mettre à profit leur terrasse au moment de la réouverture, et récupérer à l'extérieur une partie de l'espace et de la clientèle perdues à l'intérieur.