Certains professionnels du soin contournent le confinement pour se rendre chez leurs clients. 1:15
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Jihane Bergaoui, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Confinement oblige, les professionnels du soin ont fermé boutique. Une injustice selon certains, qui défendent leur respect des protocoles sanitaires. Pour continuer à gagner leur vie, ils sont plusieurs à contourner les règles pour recevoir les clients chez eux ou se rendre à domicile.
REPORTAGE

Depuis 10 jours, l’appartement de Caroline ressemble à un salon de beauté. Esthéticienne, elle ne peut plus travailler au sein d’instituts, fermés pour cause de coronavirus. Elle a donc décidé de chercher des clients sur les réseaux sociaux, bien que les soins à domicile soient eux aussi interdits. Une décision injuste selon les professionnels du secteur de la beauté, qui défendent leur respect des protocoles sanitaires.

"Je suis limitée à deux clientes par jour"

"Je fais comme si j’étais en institut, en prenant toutes les précautions nécessaires. Je me suis limitée à deux clientes par jour pour être le plus en sécurité possible", explique Caroline, qui nettoie scrupuleusement son deux-pièces entre chaque rendez-vous. Coiffeuse à Marseille, Fanny, elle, se rend au domicile de quelques clientes fidèles, d’accord pour la payer en liquide.

"C’est un choix que j’ai fait, que je n’avais pas fait au premier confinement. Je suis un peu hors la loi mais là, je n’ai pas de salaire. Il faut bien gagner un peu d’argent."

"En un mois de confinement, je gagne mon salaire d'un an"

Une transgression assumée par Nicolas. Lors du premier confinement, ce coiffeur parisien avait continué de travailler à domicile. Il n’avait pas subi un seul contrôle en deux mois et a donc décidé de renouveler l’expérience. Son matériel dans un sac à dos, il se déplace à vélo pour honorer jusqu'à 12 rendez-vous par jour. 

"J’ai coiffé des policiers, des gendarmes, même des médecins… Pour vous dire la vérité je gagne mon salaire d'une année." En un mois de confinement, Nicolas touche environ 15.000 euros. Contrairement à ses collègues qui travaillent en salon ou en institut, lui espère que le confinement se poursuivra en décembre.