Alors que le déconfinement est espéré au 11 mai pour les Français, Edouard Philippe s'est montré très clair lors de son discours à l'Assemblée nationale mardi : les restaurants ne rouvriront pas au moins avant juin. Mais certains cuisiniers continuent leurs activités. Après avoir été frappés de plein fouet par le confinement en mars, ils sont de plus nombreux à proposer des plats en dehors de leurs restaurants, via la livraison à domicile ou la vente à emporter.
"C'est comme au restaurant"
Risotto de tourteaux en entrée, dos de bar et légumes du potager en plat, avant une pavlova aux fruits exotiques en dessert : c'est le menu que Christian, pour son 70ème anniversaire, aurait pu déguster dans un beau restaurant avec sa famille. Sauf que le confinement est passé par là. Malgré le fait qu'il soit bloqué chez lui, le septuagénaire a pu profiter de ces bons plats.
Le restaurateur qui devait l'accueillir lui a finalement livré son repas de fête. "C'est très étonnant, parce que les plats et la présentation sont excellents", se réjouit Christian. "C'est comme au restaurant."
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"Puisque les clients ne peuvent plus venir chez nous, allons chez eux !"
En proposant leurs plats à emporter ou en livraison, des centaines de chefs partout en France travaillent, même les plus prestigieux. "Puisque les clients ne peuvent plus venir chez nous, et c'est normal puisque nous sommes fermés, allons chez eux !", explique à Europe 1 Christophe Bacquié, basé dans le Var.
Celui qui détient trois étoiles au guide Michelin est à prendre au mot. À partir du 14 mai, trois jours après la date espérée du déconfinement, il se rendra chez ses clients et cuisinera chez eux. "Ce sera quasiment à l'identique que quand vous êtes au restaurant, tant dans l'émotion, que dans la prestation", prédit Christophe Bacquié. "C'est notre passion avant tout et notre vraie philosophie de travail", justifie le chef.
Une adaptabilité qui ne sauvera pas la saison des restaurateurs mais leur donne quand même une petite bouffée d’air. Invité mi-avril d'Europe 1, le chef étoilé Thierry Marx appelait à la création d'un "fonds d'aide" pour permettre aux restaurateurs les plus fragiles de rouvrir.