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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus progresse encore à travers le monde, des centaines de milliers d'enfants sont confinés à la maison. Sans école mais avec une montagne de devoirs, dans des appartements un peu trop surchargés, sous la surveillance de parents qui travaillent en même temps, comment les enfants s'adaptent-ils au confinement ? Ils racontent au micro d'Europe 1. 
TÉMOIGNAGE

Pas d'école, peu de sorties et beaucoup de devoirs. Voilà le nouveau quotidien de centaines de milliers d'enfants confinés à travers le monde. Alors que l'épidémie de coronavirus continue sa progression, ils sont bien obligés de s'adapter à la situation. Europe 1 a rassemblé les témoignages de cinq enfants, habitant en France et à l'étranger. A l'antenne, ils ont raconté leur confinement, entre parents occupés, frères et soeurs envahissants, et avalanche de devoirs à boucler. 

"Moi, je commence déjà à en avoir marre", affirme Marius, 10 ans, qui habite Sèvres, en région parisienne. Sa mère télétravaille "toute la journée", et son père n'est "pas hyper patient". "Et puis comme on doit rester à la maison, on est tous un peu sur les nerfs...", raconte-il. Pas facile de passer ses journées enfermé quand on a l'habitude de gambader dans la cour de récré... 

"Je peux toujours aller embêter mon frère"

A défaut de pouvoir se promener, Olivia, jeune Bruxelloise de 15 ans, "change d'air" en allant de chez sa mère... à chez son père. "J’ai trouvé une sorte d’équilibre. Chez ma mère, c’est un peu plus strict. Chez papa, c’est un peu plus cool", compare-t-elle. Mais l'un comme l'autre, dit-elle, "travaillent trop". Alors quand elle s'embête, Olivia se rabat sur quelqu'un d'autre : "Je peux toujours aller embêter mon frère...", sourit-elle. 

Pour certains, le problème est inverse : comment avoir un moment pour soi quand la maison est constamment occupée ? "Ca me manque d'être toute seule. Ma petite soeur est tout le temps là, elle réclame de jouer toute la journée", témoigne Sacha, 9 ans, depuis New York. Chez Rosalie, 11 ans, les parents ont adopté une nouvelle "loi" : chacun doit pouvoir s'octroyer un moment de tranquillité dans la journée. "Si quand on entre dans une pièce, une personne est déjà là et qu'elle veut être un peu seule, on doit accepter. Sinon ça déraille", raconte la jeune Berlinoise. 

Pas facile non plus de trouver un endroit assez calme pour s'attaquer à la pile de devoirs qui attend chaque jour les écoliers. "A la maison, c'est trop facile de se déconcentrer", avoue Violette, 11 ans. Elle habite à Paris, et chez elle, l'espace est plutôt réduit. "Parfois, je travaille dans la salle de bain parce que toutes les autres pièces sont occupées !" 

"Mes parents aussi ont des restrictions"

Dans cette situation, tous les moyens sont bons pour éviter du stress supplémentaire. "Chez moi, on a fait une charte. Par exemple, moi et ma petite soeur, on doit mettre la table à tous les repas", explique Marius. "Mes parents aussi ont des restrictions : ils n'ont plus le droit de dire des gros mots", renchérit Violette. Parce qu'ils l'ont bien compris, le confinement, il faudra faire avec. Marius, vieux sage avant l'heure, résume : "Il faut prendre son mal patience, et au bout d'un moment ça va passer."