Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique, était l'invité d'Europe 1, mercredi matin (photo d'archives). 4:13
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité d'Europe 1, mercredi matin, le membre du Conseil scientifique Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat, a estimé que quelques mois de restrictions étaient encore nécessaires face à l'épidémie de coronavirus, avant d'insister sur "l'horizon" représenté par le vaccin pour sortir de la crise sanitaire. 
INTERVIEW

Vers de nouvelles restrictions ? Le Conseil scientifique a remis ses recommandations au Conseil de Défense sanitaire, qui doit se réunir, mercredi matin, pour ajuster les mesures face à la propagation de l'épidémie de coronavirus. Invité d'Europe 1, mercredi matin, le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique Yazdan Yazdanpanah, n'a pas nié que de nouvelles mesures pourraient être nécessaires. Avant de délivrer un message d'espoir : "On a encore quelques mois à passer, et après on verra la lumière." 

"Il faut faire attention" au variant anglais

"Le Conseil scientifique est là pour expliquer la situation, pour dire où on en est", explique Yazdan Yazdanpanah, évoquant "un niveau de nouveaux cas qui est mieux que les autres pays mais qui est quand même important" et une situation sous contrôle dans les hôpitaux, mais où l'on a "pas énormément de marge".

Le membre du Conseil scientifique "salue" aussi l'attitude des Français pour les fêtes de Noël, qui n'ont pas été suivies d'une explosion du nombre de malades, tout en soulignant que l'effet de la Saint-Sylvestre n'est pas encore totalement mesuré. Quant au variant anglais, "on sait maintenant qu'il y a une circulation de ce virus en France. Ce n'est pas encore très élevé, mais il faut faire attention."

"C'est aux décideurs de juger"

Face à ces données, le Conseil scientifique estime "qu'il faut continuer à respecter les gestes barrières, à tester, tracer", selon le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat. "Probablement, il faut aller plus loin dans les interventions", estime-t-il encore, sans plus de précision. Faut-il fermer les écoles, alors que le taux de positivité a triplé chez les moins de 10 ans ? "Cela peut avoir un impact sanitaire important, autre que le Covid", notamment sur le plan mental, souligne le spécialiste, avançant l'hypothèse intermédiaire d'un "effort dans les cantines". "C'est aux décideurs de juger."

Appelant à vacciner "le plus vite possible" en commençant par les personnes fragiles, Yazdan Yazdanpanah se montre enfin optimiste et évoque un "horizon" de fin des restrictions liées à l'épidémie, grâce aux outils désormais disponibles. "Je pense qu'on a encore quelques mois à passer et après on verra la lumière. C'est important de le rappeler, parce qu'il y a un moment de cette crise où on ne voyait pas la lumière."