Covid : 74.106 morts, la pression s'accentue sur l'hôpital

La pression augmente sur les hôpitaux.
La pression augmente sur les hôpitaux. © AFP
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Europe 1, avec AFP , modifié à
Mardi, la France compte 74.106 morts du coronavirus, alors que les hospitalisations et les réanimations poursuivent leur hausse. Le ministre de la Santé a par ailleurs annoncé que le délai entre deux doses de vaccin resterait bien de trois à quatre semaines, alors que la Haute Autorité de santé préconisait six semaines pour accélérer la vaccination.
L'ESSENTIEL

L’hypothèse d’un troisième confinement en France, qui avait pris corps ces derniers jours, s’est finalement éloignée, du moins pour l’instant. Emmanuel Macron a en effet fait savoir lundi qu’il ne prendrait pas la parole cette semaine, même si les chiffres de l’épidémie de coronavirus reste inquiétants. Mardi on compte 74.106 morts en France, alors que les hospitalisations et les réanimations poursuivent leur lente hausse. Par ailleurs, le ministre de la Santé Oliver Véran a annoncé mardi que le délai entre les deux doses du vaccin Pfizer sera maintenu à "3 ou 4 semaines".

En Europe, certains pays durcissent leurs mesures sanitaires, à l'instar de l'Allemagne qui envisage désormais de réduire à "presque néant" le trafic international aérien à destination de son territoire. Dans d’autres pays, les mesures restrictives sont mal accueillies, notamment aux Pays-Bas.

Les principales infos à retenir :

  • 74.106 morts, hausse des hospitalisations et des réanimations
  • Le délai de trois ou quatre semaines entre deux doses du vaccin Pfizer est finalement maintenu
  • Les Pays-Bas ont été secoués par plusieurs nuits d’émeutes consécutives
  • Le Royaume-Uni passe la barre des 100.000 morts

Le délai entre deux doses de vaccin Pfizer maintenu à "trois ou quatre semaines"

Le délai entre les deux doses du vaccin Pfizer sera maintenu à "3 ou 4 semaines", a annoncé mardi le ministre de la Santé Olivier Véran, en dépit des avis de deux autorités sanitaires qui estimaient qu'on pouvait l'allonger à six semaines. "Nous sommes face à une part d'inconnu, je fais le choix de la sécurité des données validées", s'est justifié le ministre, assurant que la question était "légitime" mais qu'un report n'aurait in fine qu'un "impact mineur sur le rythme des vaccinations".

Samedi pourtant, la Haute autorité de Santé avait validé le principe d'une deuxième injection six semaines après la première pour accélérer le rythme de la campagne de vaccination. 

La perspective d’un troisième confinement s’éloigne pour l’instant...

Cela ne semblait faire plus guère de doutes, et pourtant… Lundi, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne prendrait pas la parole cette semaine pour annoncer aux Français un troisième confinement. "Il n'y a pas de raison" de reconfiner la France, a déclaré mardi la ministre déléguée à l'Industrie. Bruno Le Maire, lui, jugeait qu'il fallait éviter "la précipitation".

Le gouvernement se laisse donc encore quelques jours de réflexion pour décider ou non de mesures plus restrictives et mesurer l’efficacité du couvre-feu à 18 heures. Des décisions pourraient toutefois être prises mercredi lors d’un conseil de défense autour du président de la République. Le chef de l'Etat réfléchit à un dispositif encore différent des deux premiers confinements, plus souple surtout pour la jeunesse. 

Une chose est sûre, ce troisième confinement est redouté par beaucoup. Selon Pierre Goguet, le président de CCI France, le réseau des chambres de commerce et d'industrie, invité d'Europe 1 mardi, il représente "un vrai danger aujourd'hui, qui est d'abord psychologique et moral, en plus d'être économique", pour les commerçants. Certains Français se mobilisent pour militer contre l'idée d'un reconfinement. Ils utilisent notamment les réseaux sociaux, via les hashtag #jenemeconfineraipas. Retrouvez ici notre décryptage.

... malgré une lente hausse de la pression sur l'hôpital

Les chiffres de l'épidémie attestent en tout cas d'une hausse de la circulation du virus du territoire, mardi. Les hospitalisations passent la barre des 27.000, pallier qui n'avait pas été atteint depuis le 2 décembre, et s'établit à 27.041. Les réanimations suivent également le même chemin : après avoir passé la barre des 3.000 cas graves lundi, on y compte encore 40 patients supplémentaires pour un total de 3.081. Le nombre de morts est lui aussi en augmentation et passe la barre des 74.000, à 74.106.

Emeutes aux Pays-Bas

Face à une épidémie qui ne faiblit pas, certains pays songent à durcir encore leurs mesures sanitaires. L'Allemagne a ainsi indiqué mardi qu'elle envisageait de réduire à "presque à néant" le trafic international aérien à destination de son territoire. Mais les restrictions ne sont pas acceptées partout. Les Pays-Bas ont connu dans la nuit de lundi à mardi une nouvelle flambée de violences orchestrée par des opposants au couvre-feu, imposé ce week-end pour la première fois dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Les principales villes Amsterdam, Rotterdam et La Haye, mais aussi d'autres localités (Amersfoort, Geleen, Den Bosch, Haarlem...) ont connu des émeutes. Plus de 70 personnes ont été arrêtées, selon la télévision publique néerlandaise NOS.

Le Royaume-Uni passe la barre des 100.000 morts

Le Royaume-Uni est devenu mardi le premier pays en Europe à dépasser les 100.000 morts des suites du coronavirus. Selon les autorités sanitaires britanniques, 1.631 décès supplémentaires ont été enregistrés mardi, portant le total à 100.162 morts. "Je suis profondément désolé pour chaque vie perdue et bien sûr, en tant que Premier ministre j'assume la pleine responsabilité de tout ce que le gouvernement a fait", a commenté Boris Johnson. Le pays, actuellement reconfiné, en est à sa troisième vague de la pandémie, beaucoup plus virulente en raison d'un variant considéré comme bien plus contagieux, potentiellement plus mortel, et qui a déjà essaimé un peu partout sur la planète.

Vaccins : Pasteur jette l’éponge, Moderna rassure...

L'apparition et la propagation de variants du coronavirus, réputés plus contagieux et peut-être plus létaux, a aiguisé encore davantage l'enjeu de la vaccination. Côté français, la mauvaise nouvelle est venue lundi de Pasteur, qui a annoncé qu’il renonçait à son projet de vaccin le plus avancé, faute d’efficacité.

La société de biotechnologie américaine Moderna, qui a créé l'un des premiers vaccins disponibles, a annoncé lundi que sa formule restait efficace contre les variants, notamment le britannique. Mais elle a également observé une moindre protection contre le variant sud-africain. "Malgré cette réduction", les niveaux d'anticorps "restent au-dessus de ce qui est attendu comme nécessaire pour procurer une protection", a-t-elle rassuré

BioNTech et Pfizer, les fabricants du principal vaccin administré dans le monde, ont assuré que ce dernier était efficace contre la mutation N501Y, observée notamment sur le variant britannique, et suspectée de le rendre plus contagieux. Mais leurs vérifications en laboratoire n'ont pas porté sur la mutation (E484K) observée spécifiquement sur le variant sud-africain.

... et le flou subsiste autour d'AstraZeneca qui livrera moins de doses que prévu à la France

Du côté du fabricant AstraZeneca, les choses sont plus compliquées. Lundi soir, deux médias allemands ont affirmé que Berlin doutait de l'efficacité de son vaccin, qui ne serait que de 8% chez plus de 65 ans. Mardi, le gouvernement allemand a démenti, expliquant que les journaux avaient "confondu" plusieurs données issues des études sur l'efficacité du produit. L'Agence européenne des médicaments (EMA), qui se prononcera cette semaine sur le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca, examinera "la totalité des données" sur son efficacité et n'exclut pas un feu vert limité à une ou plusieurs classes d'âge, a indiqué mardi sa directrice exécutive, Emer Cooke.

AstraZeneca livrera à la France 4,6 millions de doses de son vaccin contre le Covid d'ici fin mars, soit moitié moins qu'attendu, a indiqué mardi le ministère de la Santé. Le retard de livraison annoncé vendredi par le laboratoire britannique se traduira par un approvisionnement réduit de moitié jusqu'au printemps, un écueil de taille pour la stratégie vaccinale française. Mis en cause, AstraZeneca ne prend "certainement pas de vaccins aux Européens pour les vendre ailleurs avec profit", a affirmé son PDG Pascal Soriot. "Cela n'aurait aucun sens", a déclaré le dirigeant français dans une interview donnée mardi à l'alliance LENA (Leading European Newspaper Alliance).

Sanofi va aider Pfizer et BioNTech à conditionner leur vaccin

Sanofi va aider Pfizer et BioNTech à produire leur vaccin contre le Covid-19 et devrait conditionner plus de 100 millions de doses destinées à l'Union européenne d'ici à fin 2021, a annoncé mardi Paul Hudson, le directeur général du laboratoire français dans une interview accordée au Figaro. Sanofi travaille lui-même sur deux vaccins pour lutter contre cette pandémie, mais son principal projet a pris du retard et ne devrait pas arriver sur le marché avant la fin de l'année. 

2,14 millions de morts, plus de 100 millions de cas détectés dans le monde

La pandémie a fait au moins 2,14 millions de morts dans le monde. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 421.134 décès, suivis par le Brésil (217.664), l'Inde (153.587), le Mexique (150.273), et le Royaume-Uni (100.162). Les Etats-Unis prévoient cependant de commander 200 millions de doses supplémentaires de vaccins contre le Covid-19 dans l'objectif de vacciner 300 millions de personnes d'ici la fin de l'été, soit la quasi-totalité du pays, a annoncé mardi un haut responsable du gouvernement. Plus de 100 millions de personnes ont par ailleurs été officiellement infectées, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir des bilans fournis par les autorités, mardi à 21h30 GMT.