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Rémi Duchemin , modifié à
La perspective d’un troisième confinement effraye les commerçants. Pierre Goguet, le président de CCI France, alerte mardi sur Europe 1 sur les dangers psychologiques, autant qu’économiques, qu’auraient une telle décision. Il réclame aussi, par anticipation, des ajustements.
INTERVIEW

L’hypothèse d’un troisième confinement – même si elle a provisoirement perdu un peu de corps lundi - déprime les Français. Mais surtout, elle effraye les commerçants, qui tentent actuellement de sauver leur année grâce aux soldes. "On a un vrai danger aujourd'hui, qui est d'abord psychologique et moral, en plus d'être économique", pointe mardi sur Europe 1 Pierre Goguet, le président de CCI France, le réseau des chambres de commerce et d'industrie. "Ça va être la troisième couche. Pour nous, il faudrait évidemment éviter d'en arriver là", explique le professionnel, qui évoque une baisse de 25% du chiffre d’affaires des commerçants en raison du couvre-feu imposé à 18 heures

L’inquiétude dominante, c’est si les soldes ne duraient pas les quatre semaines prévues à. "Si on arrête dans la semaine, ça veut dire qu’une grande partie des stocks resteront sur les bras des commerçants, avec toutes les conséquences en trésorerie qu'on imagine", confirme Pierre Goguet. "Il faut qu'ils puissent écouler leurs stocks, et une semaine ne suffira pas. Je rappelle que c'est quatre semaines, les soldes."

"Des dérogations pour le click and collect"

Le président de CCI France appelle donc à laisser ces commerces ouverts, même si un troisième confinement devait être décidé. "Même si c'est en en format minimum, même si c'est avec effectivement des contraintes fortes", plaide-t-il. "Il faut qu’on ait des dérogations qui permette aux commerces de fonctionner, notamment via le click and collect. Pendant le premier confinement, les citoyens avaient une dérogation pour aller chercher la marchandise qu'ils avaient commandé. Ça, il faudrait le remettre en place alors qu'avec le couvre-feu, ça s'est arrêté."

Enfin, Pierre Goguet mise sur le numérique pour limiter la casse. "Le digital doit être utilisé au maximum. Il y a effectivement des choses qui se sont mises en place des plateformes de e-commerce locales", rappelle le président de CCI France "Et évidemment, il faut encourager les consommateurs que nous sommes tous à faire travailler sur le commerce de proximité. Car on a vraiment des commerçants dans la détresse."