Vaccin Covid : AstraZeneca livrera seulement 4,6 millions de doses à la France d'ici fin mars

AstraZeneca livrera 4,6 millions de doses d'ici fin mars à la France.
AstraZeneca livrera 4,6 millions de doses d'ici fin mars à la France. © OLI SCARFF / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministère de la Santé a annoncé mardi qu'AstraZeneca, qui développe un vaccin contre le Covid-19 avec l'université d'Oxford, allait livrer à la France 4,6 millions de doses d'ici fin mars, moitié moins qu'attendu. Le laboratoire pharmaceutique britannique s'est défendu de prendre des "vaccins aux Européens pour les vendre ailleurs avec profit".

AstraZeneca livrera à la France 4,6 millions de doses de son vaccin contre le Covid d'ici fin mars, soit moitié moins qu'attendu, a indiqué mardi le ministère de la Santé. Ecueil de taille pour la stratégie vaccinale française : le retard de livraison annoncé vendredi par le laboratoire britannique se traduira par un approvisionnement réduit de moitié jusqu'au printemps. Déjà, les "problèmes dans les essais cliniques" d'AstraZeneca à l'automne avaient conduit à réviser les prévisions en forte baisse, rappelle le ministère : au lieu des 17,5 millions de doses de décembre à mars prévues par le contrat initial, Paris n'en attendait plus que 9 millions en février et mars.

"C'est une grande déception" pour le ministère

Si l'autorisation de l'Agence européenne du médicament est toujours espérée fin janvier - vendredi sauf nouveau rebondissement - la "baisse de rendement" dans une usine du groupe pharmaceutique va donc de nouveau réduire ce chiffre de moitié. "C'est une grande déception", a déclaré le ministère de la Santé, qui ajoute que le gouvernement "traitera avec l'Union européenne pour demander des explications à AstraZeneca". A Bruxelles, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a appelé lundi la patron du laboratoire britannique, afin qu'il "honore les contrats et conditions prévus dans l'accord de précommande". L'UE réclame désormais "la transparence" sur l'exportation hors de l'UE des doses qui y sont produites.

Mis en cause, le laboratoire pharmaceutique britannique ne prend "certainement pas de vaccins aux Européens pour les vendre ailleurs avec profit", affirme son PDG Pascal Soriot. "Cela n'aurait aucun sens", a déclaré le dirigeant français dans une interview donnée mardi à l'alliance LENA (Leading European Newspaper Alliance) dont fait partie le quotidien Le Figaro. Le laboratoire, partenaire avec l'Université d'Oxford, s'est engagé à ne pas réaliser de profits sur la vente de vaccins durant la pandémie.

"Je pense que les populations d'Europe sont extrêmement stressées et fatiguées"

"Tout l'objet de (ces) contrats était de financer en amont le démarrage de la production", rappelle le ministère français, qui considère que "l'entreprise aurait dû démarrer la production dès qu'elle le pouvait" et "mettre en stock des vaccins pour commencer à nous les livrer une fois (l'autorisation) reçue".

"Je pense que les populations d'Europe sont extrêmement stressées et fatiguées par cette pandémie qui dure depuis un an. Les gouvernements sont sous pression", a encore affirmé Pascal Soriot dans cette interview, précisant que l'Europe "qui représente 5% de la population mondiale, obtiendra 17% de notre production en février". Le patron d'AstraZeneca affirme par ailleurs dans cette interview que le laboratoire travaille "avec l'Université d'Oxford sur un vaccin qui ciblera" le variant sud-africain du Covid-19, un virus plus transmissible que la première version du nouveau coronavirus.