Des masques pour tous dans les transports le 11 mai... est-ce possible ?

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Virginie Salmen, Séverine Mermilliod , modifié à
À partir du 11 mai, chaque Français devrait pouvoir se procurer un masque "grand public" pour se protéger du covid-19, a annoncé Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée lundi soir. Mais pourra-t-on en produire assez ? Des entreprises textiles se mobilisent.

Chaque Français devra disposer d'un "masque grand public" à partir du 11 mai, nouvelle date de déconfinement, a affirmé lundi soir Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée. Leur usage pourrait devenir systématique dans certaines situations comme les transports en commun, ou pour certains travailleurs exposés. Mais y en aura-t-il assez ? Et combien peut-on en fabriquer en France ? Des entreprises textiles françaises s'organisent.

Des masques en tissu lavables 20 fois

Pour répondre à la demande, 90 usines textiles françaises ont commencé à produire des masques en tissu, un peu partout en France, depuis 15 jours, un mois pour certaines. La population active représente environ 25 millions de personnes, et à raison de deux masques par jour, il en faudrait donc 50 millions chaque jour. Mais avec des masques en tissu lavables 20 fois, le gouvernement estime qu'il en faudra 20 fois moins, ce qui devient un objectif tenable selon les patrons de ces usines.

"On tisse des structures tubulaires qui permettent d'avoir trois couches, deux périphériques qui ressemblent à du tissu normal et à l'intérieur une couche qui constitue une filtration", détaille Eric Boel, à la tête des tissages de Charlieu, dans la Loire, désormais le plus plus gros producteur, avec un prototype original qui permet un gros rendement. "Parce que nous avons une matière spécifique, du polyester, avec des fibres très entremêlées les unes avec les autres et qui nous confère des niveaux de filtration très intéressants."

"On s'est appuyés sur l'expertise sanitaire des pompiers"

Le groupe Eminence, qui d'ordinaire produit des sous-vêtements pour hommes, a lui aussi repositionné son activité. L'allocution d'Emmanuel Macron est un "encouragement pour l'ensemble de nos salariés qui ont fait preuve de courage et de sérénité pour répondre à l'urgence sanitaire", estime Dominique Seau, ​président du groupe Éminence."On a commencé à faire des masques avec des matières qu'on utilisait pour faire des pyjamas ou des sous-vêtements, et on s'est appuyés sur l'expertise sanitaire des pompiers de l’Hérault qui nous ont conseillé pour le choix des formes. Ils ont validé les prototypes et nous les avons ensuite fait tester par le laboratoire de la direction générale de l'armement", ajoute-t-il.

Le groupe Eminence a déjà un million de masques en commande et devrait doubler ou tripler sa production, jusqu'alors d'environ 50.000 masques par semaine, d'ici la fin du mois.

Le masque "grand public" promis par le président sera lavable à 60 degrés et vendu livré entre 85 centimes et 1,20 euro hors taxe aux entreprises qui continuent leur activité pendant la crise.