Le commissariat de Dunkerque est devenu un cluster. Photo d'illustration. 1:44
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Maximilien Carlier, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le commissariat de Dunkerque a été largement touché par le Covid-19. Un cluster s'est formé et plus d'un tiers des effectifs est touché. Face à cette situation, les forces de l'ordre n'ont d'autre choix que de s'adapter comme elles le peuvent en réduisant leurs missions au strict nécessaire.
REPORTAGE

À Dunkerque, le Covid-19 frappe fort et touche même le commissariat de police. Ce dernier est devenu un véritable cluster avec un total de 120 malades ou cas contacts recensés, soit un tiers des effectifs. Alors que la ville est frappée par une flambée du virus et de son variant britannique, le commissariat doit s'organiser pour tourner au mieux, malgré la situation. Ce qui implique de changer certaines manières de fonctionner. 

Traiter les cas urgents en priorité 

Dans les brigades et services, les effectifs sont divisés par deux et, parfois, il faut combler les absences. "Les motards font le secrétariat du commissaire pour nous aider à gérer les trous. Pour l'instant, on arrive à fonctionner, non pas normalement, mais encore bien en dépit de la situation", estime Julien Sautet, chef de la sûreté urbaine de Dunkerque. De nombreux bureaux sont vides et les voitures sont pour la plupart à l'arrêt.

Car qui dit effectif réduit signifie aussi baisse du nombre d'actions possibles. La police dunkerquoise a dû diminuer le nombre des patrouilles et des interventions. "On fait un petit peu moins de contrôles routiers par exemple. On se contente vraiment des appels essentiels. Si on a trois appels en même temps, un pour violences conjugales et deux pour différend de voisinage ou tapage nocturne, on va se concentrer sur les violences conjugales", explique Julien Sautet. Les cas urgents sont ainsi traités en priorité.

Une désinfection des locaux prise à la légère ?

La police cherche toutefois à comprendre comment, sur les 300 policiers, il y a pu y avoir 120 malades ou cas contacts. Ludovic Riquier, délégué Alliance Police Nationale, avance des éléments d'explication. "Nous avons été alertés sur une désinfection prise à la légère dans nos locaux. C'est peut-être pour ça qu'on a plus de cas positifs dans l'administratif et chez les collègues qui travaillent dans les bureaux", suppose-t-il. 

C'est une des raisons qui expliquerait le cluster dans ce commissariat. Et même si son organisation tient jusqu'à présent, il a tout de même dû accueillir, en milieu de semaine, une vingtaine de policiers lillois en renfort afin de pouvoir assurer ses missions quotidiennes.