Les cliniques privées sont mobilisées pour soulager l'hôpital public. 1:30
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Joanna Chabas, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Le Premier ministre Jean Castex a salué samedi le travail des établissements privés de santé qui viennent en aide à l'hôpital public pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, notamment en Île-de-France. Europe 1 est allé constater le fonctionnement d'un de ces établissements, la clinique Ambroise-Paré près de Paris.

Face à une situation épidémique qui se dégrade en Île-de-France, les autorités recherchent des solutions pour essayer d'éviter un confinement. La semaine prochaine, une centaine de malades du Covid-19 sera transférée de l'Ile-de-France vers l'Ouest et le Sud-Ouest. Déjà deux transferts ont eu lieu par voie aérienne ce dimanche. Mais ils ne suffiront pas et pour soulager les hôpitaux publics au bord de l'asphyxie, les autorités sanitaires comptent désormais sur les établissements de santé privés, comme l'a constaté Europe 1 à la clinique Ambroise-Paré, à Neuilly-sur-Seine en région parisienne. Celles-ci avaient pourtant été peu sollicitées lors de la première vague, au printemps dernier.

Trois quarts des patients en réanimation viennent d'hôpitaux publics

"Les gens qui arrivent en réanimation, nous les acceptons, soit directement du Samu, soit d'un service d'urgence, soit d'un autre service de réanimation", explique au micro d'Europe 1 Philippe Estagnasié, cardiologue-réanimateur. Un travail essentiel que le Premier ministre Jean Castex a salué samedi, lors d'une visite de terrain. Ici, à la clinique, trois quarts des patients en réanimation viennent d'hôpitaux publics. Et pour faire face à l'afflux de patients, un deuxième service de réanimation entièrement dédié aux Covid-19 a été ouvert. Au total, une capacité supplémentaire de 18 lits, quasiment tous prêts.

"On a un peu l'impression qu'on recommence à vivre a minima la première vague, avec un afflux permanent de patients. On essaie de faire face en sachant que, à l'inverse de la première fois, on essaie malgré tout d'opérer les patients [souffrant] d'autres pathologies", commente la cardiologue. Pour gérer l'arrivée des malades, les réunions sont quotidiennes avec l'Agence régionale de santé dans la clinique. Mais pour ouvrir de nouveaux lits, l'établissement a dû déprogrammer 40 % de ces opérations, selon la directrice Dominique Boulangé.

"Pour faire 12 lits de réanimation supplémentaires, ce sont des personnels qu'on a pris ou dans les blocs opératoires ou dans la salle de réveil. Du coup, il fallait déprogrammer un certain nombre de patients que l'on pouvait déprogrammer", raconte-t-elle. Tout ceci pour, dit-elle, "ne pas avoir, jamais, à décider entre des malades". Dominique Boulangé pense qu'il faudra encore un mois pour voir la situation s'améliorer et, surtout, une vaccination massive de la population pour enfin sortir de cette crise.