Covid : 90.455 morts en France, la pression est toujours forte sur les hôpitaux

Plus de 4.100 patients sont en réanimation en France.
Plus de 4.100 patients sont en réanimation en France. © Philippe LOPEZ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
En France, le coronavirus met toujours les hôpitaux sous pression, avec plus de 4.100 malades en réanimation dimanche. Les transferts de patients hors d'Île-de-France va s'accentuer pour désengorger les établissements de santé de la région. De son côté, Jean Castex a indiqué espérer dépasser les 10 millions de Français vaccinés au 15 avril.
L'ESSENTIEL

Le coronavirus met toujours la France et ses établissements de santé sous pression. Alors que la France comptait dimanche plus de 4.100 malades en réanimation et que les hôpitaux franciliens approchent du point de saturation, trois premiers patients Covid-19 en réanimation en Île-de-France ont été transférés samedi à Nantes, Angers et au Mans. Ces transferts se sont poursuivis dimanche et continueront la semaine prochaine. Invité d'Europe 1 dimanche, Thierry Breton a de son côté fait preuve d'optimisme : "L'immunité de notre pays et de notre continent sera atteinte avant l'automne", a-t-il promis.

Les principales infos à retenir

  • Les transferts de patients en réanimation hors d'Ile-de-France se poursuivent, une centaine aura lieu la semaine prochaine
  • Selon Thierry Breton, "l'immunité sera atteinte en France avant l'automne"
  • Le protocole sanitaire a été allégé pour les résidents d'Ehpad vaccinés
  • L'Irlande suspend l'utilisation du vaccin AstraZeneca

Plus de 4.100 patients en réanimation

Le nombre de malades du Covid en réanimation a encore augmenté dimanche, tandis que la pression hospitalière se maintient à un niveau élevé, selon les chiffres de Santé Publique France, qui font état de plus de 25.000 nouvelles contaminations. Alors que le seuil des 4.000 malades Covid en réanimation ou soins intensifs a été franchi vendredi pour la première fois depuis fin novembre, ce nombre a encore légèrement augmenté en 24 heures, à 4.127 samedi, dont 188 nouvelles admissions.

Avec 821 nouvelles hospitalisations en 24 heures dans tout le pays, il y a désormais 24.989 malades du Covid à l'hôpital en France, en légère augmentation par rapport à la veille. 140 nouveaux décès ont été enregistrés à l'hôpital en 24 heures, portant le bilan total à 90.455 personnes mortes du Covid-19 depuis le début de l'épidémie dans les hôpitaux et les établissements de type Ehpad, dont 65.118 à l'hôpital. Le nombre de nouveaux cas de contamination s'est élevé à 26.343.

Des patients transférés hors d'Île-de-France

Trois premiers patients Covid-19 en réanimation d'Ile-de-France ont été transférés samedi par hélicoptère vers des hôpitaux de l'ouest de la France, a indiqué le directeur du Samu de Seine-Saint-Denis. Ces patients ont été transférés à Nantes, Angers et au Mans. "Au moins quatre autres patients" seront transférés dimanche, a-t-il ajouté.

"Il faut envisager [le transfert de] plusieurs dizaines de patients dans la semaine qui vient", estime de son côté François Braun, le président du Samu Urgence France. Le gouvernement prévoit en effet de procéder à "une centaine" d'évacuations sanitaires depuis l'Ile-de-France la semaine prochaine, a confirmé dimanche Gabriel Attal. 

Pour accélérer l'opération, des TGV médicalisés pourraient ainsi prendre le relais dans les prochains jours avec 20 à 40 patients par voyage. Mais cette solution est contestée par certains soignants, qui estiment qu'il s'agit-là d'opérations médiatiques plus que d'une logistique réellement efficace. Toutes nos explications dans cet article

"L'immunité sera atteinte en France avant l'automne"

Avec quatre vaccins désormais homologués en France, des injections chez les médecins de ville, en pharmacie et en entreprise, le gouvernement se montre confiant : la campagne de vaccination va changer de cadence. "L'immunité de notre pays et de notre continent sera atteinte avant l'automne", assure Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, invité dimanche du Grand rendez-vous sur Europe 1

"On a 67 millions de doses en Europe. Dans trois semaines, on en aura plus de 100 millions. On double tous les mois, c'est une cadence industrielle inédite", explique-t-il. Reste que pour le moment, 6,1 % des Européens ont reçu au moins une injection, contre 17,1 % des Américains par exemple. Thierry Breton est toutefois optimiste : "L'immunité progresse et progresse vite."

Le commissaire européen s'est par ailleurs agacé des nouvelles réductions de livraisons d'AstraZeneca. Le laboratoire avait annoncé fin janvier ne pouvoir livrer aux Vingt-Sept que 40 millions de doses au 1er trimestre, sur les 120 millions initialement promises, en raison de difficultés manufacturières dans une usine belge. Cette fois encore, les délais de livraison s'expliquent selon Thierry Breton par des "dysfonctionnements dans la chaîne logistique". Pour écouter son interview complète, c'est par ici :

Les infirmiers veulent pouvoir vacciner

L'Ordre national des infirmiers a appelé, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, à donner la possibilité aux infirmiers de vacciner les Français qui le souhaitent. "Alors que des livraisons massives de vaccins sont attendues à compter de la fin mars, n'attendons pas d'être débordés pour mettre en place des mesures de santé publique impactantes pour accompagner ces livraisons sur tout le territoire", écrit son président Patrick Chamboredon dans une tribune cosignée avec Gérard Raymond, président de France Assos Santé. 

Un protocole sanitaire allégé pour les résidents d'Ehpad vaccinés

Tous les résidents d'Ehpad vaccinés vont pouvoir sortir des établissements sans faire de tests, a annoncé samedi dans les colonnes du Parisien Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l'Autonomie, qui vient de publier un protocole sanitaire allégé. Pour le moment, 87% des pensionnaires ont reçu leur première injection, 62% la seconde. À l'intérieur des établissements, les activités collectives sont à nouveau autorisées, les portes des chambres "ouvertes aux familles" et les parois en Plexiglas retirées. Vous pouvez lire notre reportage juste ici.

Les autorités sanitaires irlandaises suspendent le vaccin AstraZeneca 

L'Irlande a suspendu dimanche par précaution l'utilisation du vaccin AstraZeneca contre le coronavirus, après que des cas de caillots sanguins ont été rapportés en Norvège, sans lien avéré à ce stade. "L'administration du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 est temporairement différée à partir de ce matin dimanche 14 mars", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministre de la Santé.

Cette décision intervient après la recommandation de la commission chargée du programme de vaccination en Irlande de mettre en œuvre cette mesure, déjà en vigueur dans plusieurs pays, au nom du "principe de précaution", selon un communiqué du médecin-chef Ronan Glynn.

Une grande partie de l'Italie se reconfine à partir de lundi 

L'Italie, confrontée selon les mots du Premier ministre Mario Draghi à une "nouvelle vague de contagions" plus d'un an après le début de la pandémie, va reconfiner à partir de lundi une grande partie de son territoire. Le gouvernement a donc adopté vendredi en Conseil des ministres de nouvelles mesures anti-Covid pour la période allant du lundi 15 mars au 6 avril, décidant notamment que les régions enregistrant un nombre supérieur à 250 nouveaux cas par semaine passeront automatiquement en zone rouge (niveau le plus élevé de risque correspondant aux restrictions les plus drastiques).

Sur la place Navone, dans le centre de Rome, de nombreux habitants profitaient d'un dernier week-end de liberté. Retrouvez ici notre reportage

Plus de 2,6 millions de morts dans le monde

La pandémie a fait plus de 2,64 millions de morts dans le monde depuis le début de la pandémie, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi en milieu de journée. Les États-Unis sont le pays comptant le plus de morts avec 534.315 décès, suivis par le Brésil (277.102), le Mexique (194.490), l'Inde (158.607), et le Royaume-Uni (125.464). Ces chiffres, qui reposent sur les bilans quotidiens des autorités sanitaires sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques, sont globalement sous-évalués.