Le CHU de Bordeaux se prépare à accueillir des patients franciliens. (Image d'illustration) 1:22
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Stéphane Place, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le gouvernement prévoit de procéder la semaine prochaine à une centaine d'évacuations sanitaires depuis l'Ile-de-France, où les hôpitaux sont débordés par la hausse des réanimations. Le CHU se Bordeaux se prépare dimanche à accueillir une partie de ces patients franciliens.
REPORTAGE

Les transferts de patients franciliens ont été amorcés samedi et vont se poursuivre pendant plusieurs jours. Le gouvernement prévoit de procéder à une centaine d'évacuations sanitaires depuis l'Ile-de-France la semaine prochaine, a annoncé dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Plusieurs dizaines d'entre eux seront envoyés dans les CHU de Nouvelle-Aquitaine, qui se préparent dimanche à cet afflux de patients. 

Deux patients de l'hôpital de Meaux sont déjà partis depuis l'aéroport d'Orly dans la matinée. En vue de leur arrivée, les soignants bordelais ont dû ajuster leur organisation. Et ce n’est que le début, puisque l’ARS estime qu'entre 24 et 48 malades franciliens arriveront par train et dans la semaine en Nouvelle-Aquitaine. Moins débordé que ceux d'Île-de-France, le CHU de Bordeaux pourrait toutefois déprogrammer certaines interventions en prévision de leur arrivée.

Le CHU va être contraint de déprogrammer des "interventions lourdes"

"Aujourd’hui, nos capacités en termes de réanimations sont relativement limitées puisque 90% des places sont occupées, avec à peu près 20% de patients Covid. Nous allons être amenés à commencer à déprogrammer des interventions lourdes", assure le docteur Laurent Petit, responsable de la réanimation chirurgicale au CHU de Bordeaux. 

Il redoute une "perte de chance" pour des patients en attente d'être opérés. "Certains patients, ceux qui ne pourront pas se faire opérer de grosses chirurgies, vont être pénalisés. Si on reporte des opérations, il y a des pathologies qui, comme lors de la première vague, risquent de s’aggraver."

Du côté de l'Agence régionale de Santé, on affirme que tout sera fait pour éviter les déprogrammations en faisant une "régulation" sur le territoire "avec les établissements de santé publics et privés", selon Olivier Serre qui travaille au sein de sa direction. "S’il n’y a plus de place ou si le CHU de bordeaux est en saturation potentielle, avant d’aller vers la déprogrammation, on demandera aux opérateurs privés et aux établissements de santé de périphérie d’admettre et d’accueillir pour pouvoir permettre à chaque établissement de santé (...) de faire son travail dans de bonnes conditions."

A Bordeaux, la question de la répartition des malades en provenance d'Île-de-France fera ainsi l’objet d’une réunion lundi.