Coronavirus : plus de 80.000 signatures sur une pétition en faveur de la chloroquine

Philippe Douste-Blazy
La pétition a été lancée par l'ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Lancée par l'ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, une pétition soutenue par onze personnalités médicales appelle le gouvernement à assouplir en urgence les possibilités de prescription d'hydroxychloroquine face au coronavirus. L'appel est relayé par une pétition qui a déjà recueilli plus de 80.000 soutiens. 

Un appel de personnalités médicales lancé par l'ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy et signé par des figures comme Patrick Pelloux ou l'ex-ministre de la Santé Michèle Barzach, demande d'assouplir d'urgence les possibilités de prescription d'hydroxychloroquine, ce traitement dont l'usage contre le coronavirus est toujours en débat au sein de la communauté scientifique.

"Mettre à disposition immédiate dans toutes les pharmacies hospitalières de l'hydroxychloroquine"

Cet appel a été relayé par une pétition baptisée "#NePerdonsPlusDeTemps", qui a déjà recueilli plus de 80.000 soutiens sur la plateforme Change.org. La pétition demande au "Premier ministre et à son Ministre de la Santé (...) de mettre à disposition immédiate dans toutes les pharmacies hospitalières de l'hydroxychloroquine ou, à défaut, de la chloroquine".

Il s'agit selon le texte de permettre à chaque médecin hospitalier "d'en prescrire à tous les malades atteints de forme symptomatiques de l'affection à Covid-19, particulièrement à ceux atteints de troubles pulmonaires si leur état le requiert", tout en soulignant la nécessité d'"éviter à tout prix l'automédication". "Nous appelons l'Etat à effectuer des réserves ou des commandes d'hydroxychloroquine afin que, si l'efficacité se confirmait dans les prochains jours, nous ne soyons pas en manque de traitement", ajoute encore la pétition.

 

"Monter des protocoles très opérationnels"

En France, le très médiatisé professeur Didier Raoult et son équipe à l'Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée infection ont conclu, dans deux publications (sur une vingtaine de patients puis 80), à "l'efficacité de l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine dans le traitement du Covid-19". Mais de nombreux scientifiques et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pointent les limites de ces études, car elles n'ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards : tirage au sort des patients, médecins et patients ignorant qui reçoit le traitement, résultats publiés dans une revue scientifique à comité de lecture indépendant, etc.

Interrogé samedi sur la question par le média en ligne Brut, le ministre de la Santé Olivier Véran a affirmé avoir demandé à des équipes médicales françaises "de monter des protocoles très opérationnels permettant de déterminer si ces médicaments étaient efficaces quand ils sont pris dès le début de la maladie".

Le ministre faisait référence à la chloroquine mais aussi à "d'autres médicaments prometteurs comme certains antibiotiques (...) et molécules antivirales". "On aura les réponses dans quelques jours", a-t-il dit, assurant que "personne ne veut perdre de temps"."Habituellement, quand vous voulez faire un protocole clinique sur un médicament, il faut entre quatre et six mois pour qu'une autorisation soit donnée, là on est en moins de 24h", a-t-il expliqué.