Coronavirus : à deux jours de la rentrée, que sait-on du protocole sanitaire à l'école ?

Le masque est obligatoire en milieu scolaire pour les adultes, et les élèves à partir de 11 ans.
Le masque est obligatoire en milieu scolaire pour les adultes, et les élèves à partir de 11 ans. © AFP
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Théo Maneval, édité par Ugo Pascolo
Sur fond de progression "exponentielle" du coronavirus en France, le gouvernement a mis en place un nouveau protocole sanitaire évolutif pour les maternelles, primaires, collèges et lycées. Le port du masque est obligatoire et le brassage limité. Mais un retour à la classe à distance reste envisagé si la situation empire. 
DÉCRYPTAGE

J-2 avant la rentrée scolaire. Sur fond de progression "exponentielle" de l'épidémie de coronavirus en France, ce sont des milliers d'élèves de la maternelle au lycée qui vont bientôt retrouver le chemin de l'école. Pour éviter que les centres scolaires deviennent des clusters, et répondre à la crainte des parents et des syndicats des professionnels de l'enseignement, le gouvernement a mis en place un protocole sanitaire spécifique.

Port du masque obligatoire, brassage limité

Comme dans l'espace public de certaines villes françaises, dont Paris ou Marseille, le port du masque est ainsi obligatoire partout dans les écoles pour les adultes et les élèves à partir de 11 ans, y compris pendant la récréation. Pour limiter la transmission, le ministère de l'Éducation nationale recommande aussi d'éviter le brassage des groupes. Concrètement, une classe doit limiter au maximum les contacts avec une autre d'un niveau différent : par exemple, les CM1 ne doivent croiser que d'autres CM1.

Autre recommandation, étaler les passages à la cantine pour éviter les attroupements. "Il faut laisser des marges de manœuvre aux établissements. Dans le réfectoire, nous recommandons des plages horaires différentes et que le nombre de services soit adapté, autant que possible, de manière à limiter le flux et la densité d'occupation", a détaillé dimanche le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer dans une interview accordée au JDD.

En cas de diagnostic positif d'un enfant, l'ARS (agence régionale de santé) sera saisie. "Les chefs d'établissement fournissent la liste des cas contact, qui seront testés le plus rapidement possible. Nous souhaiterions que cela puisse se faire sous quarante-huit heures. Les autorités sanitaires et scolaires décident ensuite en fonction de leur appréciation de la situation", a ajouté Jean-Michel Blanquer.

Un protocole évolutif

Là où le protocole innove, c'est qu'il est évolutif. Ainsi, si la circulation du virus continue de s'intensifier, les limitations des brassages et l'étalement des repas pourraient devenir obligatoires. "On peut imaginer que dans les prochaines semaines ou les prochains mois, des mesures plus fortes s'appliquent dans certains territoires : obligation - et plus seulement incitation - de non-brassage entre les groupes d'âge, réduction de taille des classes, fermeture d'établissements... Nous sommes préparés, mais ce n'est pas d'actualité pour le 1er septembre", a détaille Jean-Michel Blanquer dans une interview accordée au JDD.

Des mesures qui seront difficiles à mettre en place pointe Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-UNSA, au micro d'Europe 1 : "Ce n'était pas à mettre en oeuvre lors du déconfinement au printemps dernier et tous les élèves n'étaient pas revenus. Maintenant qu'ils vous tous être là, les constructions d'emplois du temps, de passages à la cantine ne seront pas simples pour les chefs d'établissement."

Et si la situation sanitaire empire encore, l'enseignement à distance pourrait faire son retour. Si tel est le cas, Jean-Michel Blanquer a d'ores et déjà averti que les programmes ne seront pas allégés pour autant. D'ailleurs, il a également prévenu que les évaluations prévues à la mi-septembre pour les CP, CE1 et les 6èmes seront maintenues. Certaines classes pourraient toutefois être fermées dès mardi, "mais le moins possible", a soutenu Jean-Michel Blanquer au JDD. "Cela se décide par une analyse quotidienne au jour le jour, en fonction de la situation sanitaire de chaque territoire".