Coronavirus : plusieurs lycées bloqués dans l'Ouest

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Des lycéens protestent contre un protocole sanitaire insuffisant dans plusieurs lycées dans l'Ouest de la France.
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Plusieurs établissements scolaires ont été bloqués, jeudi 5 novembre, dans l'Ouest de la France. Les lycéens, à l'origine de ce mouvement, dénoncent un protocole sanitaire faible voire "inexistant" et disent avoir peur de propager le virus. Certains professeurs ont également utilisé leur droit de retrait. 

Des lycéens ont bloqué plusieurs établissements à Nantes, Saint-Nazaire et Tours jeudi matin pour dénoncer un protocole sanitaire "inexistant" et la "mise en danger des professeurs et des élèves" en raison de la crise sanitaire dû au coronavirus. Il y a quelques jours, certains lycées avaient également été bloqués à Paris

À Nantes, le lycée des Bourdonnières a été bloqué par plusieurs centaines de lycéens qui ont aussi empêché la circulation sur la voie publique, selon la police, qui a fait état de feux de poubelles. Au moins deux lycéens ont été interpellés. Dans un communiqué diffusé sur Instagram, le "mouvement lycéen des Bourdonnières" a dénoncé "la mise en danger des professeurs, des élèves et (...) leur entourage avec tous les brassages dans un lycée de 2.000 élèves notamment au self où la distanciation sociale reste impossible".

Interrogé, le rectorat a indiqué que les cours avaient pu reprendre dans la matinée après la dispersion de la manifestation par la police. "#SoyezResponsables Violences urbaines sur la voie publique rue des Bourdonnières à #Nantes à proximité lycée. Entre #confinement & #vigipirate nos policiers doivent intervenir pour supprimer barricades", a écrit la police nationale sur Twitter.

À Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, c'est le lycée Aristide Briand qui a été bloqué par les élèves, provoquant là aussi l'intervention des forces de l'ordre, selon la police. 

"Au bout de cinq minutes, la distanciation n'est plus respectée"

À Tours, plusieurs dizaines de lycéens ont organisé un barrage filtrant devant le lycée Grandmont, a constaté un correspondant de l'AFP. "Nous sommes trente dans certaines classes et nous avons peur de propager le virus. Nous voulons nous protéger et aussi nos familles. Nous avons pris quelques poubelles et palettes pour faire le blocage mais nous rangerons tout dans la journée. On laisse entrer nos camarades", a expliqué Dimitri, scolarisé en Terminale.

Une autre lycéenne, Margot, dénonçait, elle, l'impossibilité même de respecter le protocole sanitaire à la cantine : "Au bout de cinq minutes, la distanciation n'est plus respectée. On va prendre de l'eau avec le même pichet qu'on fait passer de mains en mains", a regretté cette élève de Terminale.

Une délégation des lycéens a été reçue par le proviseur de l'établissement et le directeur académique d'Indre-et-Loire, Dominique Bourget. "Nous allons travailler sur des modalités d'organisation adaptées tout en préservant la continuité pédagogique en présentiel et à distance", a déclaré à l'AFP Dominique Bourget. "Une cellule d'analyse se réunira cet après-midi, au niveau académique, pour apporter rapidement des réponses", a-t-il précisé.

 

Certains professeurs exercent leur droit de retrait

À Caen, des professeurs du lycée Malherbe ont exercé leur droit de retrait. "Le point noir c'est la cantine. Il y a 1.900 gamins qui mangent à la cantine (...) Dehors, ça va mais dès qu'ils rentrent dans le couloir, les gamins font la queue les uns sur les autres. C'est pas gérable", a décrit Christophe Lajoie, représentant FCPE du lycée Malherbe interrogé par l'AFP.

À Pont-l'Abbé, dans le Finistère, un rassemblement a eu lieu dans la cour du lycée Laënnec, mais sans blocage, selon la police. Les lycéens souhaitaient attirer l'attention sur le protocole sanitaire "insuffisant selon eux, et parfois inapplicable car ils sont trop nombreux", d'après France 3 Bretagne.