Les boites de nuit sont restées fermées depuis le 13 mars, malgré le déconfinement amorcé en France. 1:41
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Nicolas Feldmann, édité par Ariel Guez , modifié à
Depuis le 13 mars, toutes les boites de nuit sont fermées au public. En trois mois, les établissements ont perdu énormément d'argent et ne savent toujours pas quand ils pourront rouvrir... et à quelles conditions. Aurélien Antonini, un des gérants du "Badaboum", à Paris, explique au micro d'Europe 1 qu'il sera "impossible" de mettre en place une distanciation physique. 

La France se déconfine : les parcs ont rouvert leurs portes et depuis mardi 2 juin, les terrasses se sont remplies partout. Mais certains secteurs, de l'événementiel notamment, s'interrogent toujours sur la possibilité de reprendre l'activité et d'accueillir du public. C'est le cas des boîtes de nuit. Au "Badaboum", là où plus de 6.000 personnes dansaient chaque soir avant le confinement, la salle principale de l'établissement est resté une nouvelle fois vide, samedi soir. Depuis la nuit du 13 mars, rien n'a bougé dans cette discothèque du 11ème arrondissement de Paris.

"Je ne sais pas comment, dans un avenir proche, cette activité va renaître"

"Globalement, toutes les installations ont été mises à l’arrêt", regrette Aurélien Antonini, l'un des gérants de la boite de nuit. Avec le confinement et l'interdiction pour les Français de se rassembler dans des espaces clos à plus de dix personnes, c'est tout le monde de la nuit qui s'est endormi. Le "Badaboum", lui,  tient encore sur ses deux jambes grâce aux aides de l'État comme le chômage partiel ou les reports de charges.

Mais Aurélien Antonini est loin d'être optimiste. "Je ne sais pas comment, dans un avenir proche, cette activité va renaître", reconnaît-il au micro d'Europe 1. Et surtout, avec quelles contraintes les boites de nuit rouvriront-elles ?, s'interroge-t-il. 

Une distanciation physique "impossible" à respecter

Si le lavage de mains obligatoire à l'entrée des établissements semble facile à mettre en œuvre, d'autres mesures risquent de refroidir beaucoup d'acteurs du secteur. Dans un lieu de socialisation comme une discothèque, comment faire respecter la distanciation physique ? "Impossible", répond Aurélien Antonini. "On ne peut pas dans notre établissement tracer des cercles en demandant aux gens de rester à un mètre les uns des autres".

Pour que les boites de nuit puissent à nouveau accueillir les danseurs du samedi soir, "le gouvernement doit être prêt à assumer qu'il rouvre des établissements sans distanciation sociale", estime le gérant du "Badaboum". Reste à voir si une telle annonce est possible et quand elle pourrait avoir lieu. Une chose est sûre : il ne sera pas possible de danser en boite de nuit avant le 21 juin, date de la fin de la deuxième phase du déconfinement.