Ces derniers jours, les appels se font de plus en plus pressants pour que les écoles accueillent davantage d'élèves. 1:14
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avec AFP , modifié à
Les pédiatres demandent à ce que tous les enfants retrouvent le chemin de l'école et dénoncent les mesures sanitaires jugées "coercitives" imposées dans les établissements scolaires.

"Tous les enfants doivent retourner dès aujourd'hui à l'école", jugent vendredi les associations de pédiatres, qui demandent un allègement des mesures sanitaires "coercitives" imposées dans les établissements scolaires contre le coronavirus. "Au moment où le protocole sanitaire peut et doit être allégé et simplifié, l'ensemble des sociétés de pédiatrie renouvelle plus que jamais sa demande de réouverture complète et sans délai des écoles et de toutes les collectivités dont nos enfants vont grandement bénéficier", plaident ces associations dans un communiqué.

Parmi les signataires figurent la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Présidente de cette dernière, Fabienne Kochert appelle sur Europe 1 à retrouver au plus vite "une école à visage humain". Selon elle, "c'est l'application du protocole qui a abouti à une situation de maltraitance pour les enfants et les familles". 

Alors que les écoles ont progressivement rouvert depuis le 11 mai, "les conditions d'accueil des enfants sont très disparates et parfois coercitives lorsqu'elles sont appliquées à la lettre, voire conduisent à des maltraitances institutionnelles", déplorent les pédiatres, qui ont déjà lancé ce type d'appels ces dernières semaines. Ils citent notamment les exclusions des enfants qui ne respectent pas les mesures-barrières (interdiction des contacts, etc.).

Les enfants "à l'abri de nos angoisses"

Les pédiatres voient dans ces précautions jugées excessives un "paradoxe majeur" au moment où "la pandémie s'atténue et où le risque sanitaire s'éloigne". En effet, "les données scientifiques internationales (…) confirment que les enfants sont moins souvent infectés et moins contaminants que les adultes", soulignent-ils. Il y aurait donc une disproportion entre le protocole et les précautions appliquées aux enfants. Fabienne Kochert évoque notamment la question des enfants "en difficulté scolaire" : "Un enfant qui a une dyslexie ne peut pas respecter le lavage des mains ? Enfin…"

La dernière recherche à faire ce constat porte sur 600 jeunes enfants et a été coordonnée par le Pr Robert Cohen, vice-président de la SFP. "Il est grand temps que nous assumions nos rôles d'adultes protecteurs" en mettant les enfants "à l'abri de nos angoisses" et "en leur permettant de retrouver des interactions avec des enfants de leur âge", assurent les associations de pédiatres dans leur communiqué.

Ces derniers jours, les appels se font de plus en plus pressants pour que les écoles accueillent davantage d'élèves, notamment afin de permettre aux parents de reprendre le travail. Selon les derniers chiffres du ministère, seulement 1,8 million d'écoliers, sur un total de 6,7 millions, sont retournés à l'école et rarement à temps complet.