Dans certains Ehpad, la situation liée à l'épidémie de Covid-19 est dramatique (photo d'illustration) 1:36
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Elise Denjean, édité par Ariel Guez
C'est une première depuis le début de la pandémie de Covid-19 : une plainte contre X a été déposée pour "mise en danger de la vie d'autrui" par la famille d'une résidente d'un Ehpad de Mougins. Au micro d'Europe 1, la maire de la commune dans les Alpes-Maritimes raconte la "tragédie" qui se passe dans l'établissement et se range du côté des plaignants. La ville pourrait même se constituer partie civile. 

En deux semaines, "La Riviera", l'un des quatre établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de la commune de Mougins, près de Cannes dans les Alpes-Maritimes, a enregistré 29 décès sur quelque 110 résidents, victimes directes ou indirectes du Covid-19. Une situation dramatique qui a poussé la famille d'une des résidentes à porter plainte contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui".

Le dépistage des résidents et des soignants vient de commencer

Pour Richard Galy, maire de Mougins, cette plainte n'a rien de surprenant. Lui-même avait alerté sur la situation de "La Riviera". Cet Ehpad, comme tant d'autres depuis le début de la crise du coronavirus, est frappé de plein fouet par l'épidémie. Après plus de 25 % de décès, Richard Galy a enfin obtenu le dépistage de tous les résidents et de tous les soignants de l'établissement qu'il réclamait depuis plusieurs jours. Ces tests viennent de commencer et devraient donner des résultats lundi soir. 

"Il y a une tragédie qui se passe dans ce bâtiment"

Côté judiciaire, une enquête est en cours et la ville de Mougins pourrait même se constituer partie civile. C'est en tout cas une option envisagée par son maire. Mais pour lui, vis-à-vis des familles, le mal est déjà fait. "Il y a eu un manque de communication vis-à-vis des familles", regrette-t-il au micro d'Europe 1.

"Aujourd'hui, vous avez des familles qui n’ont pas du tout idée des conditions dans lesquelles sont leurs parents. Il y a une tragédie qui se passe dans ce bâtiment et les familles n’arrivent pas à avoir de nouvelles de leurs parents", raconte Richard Galy. 

"Je pense qu'il faut raison garder", répond le président de l'AD-PA

Face à cette plainte, la première en France depuis le début de la pandémie, Pascal Champvert, le président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), appelle à la plus grande prudence. "Je pense qu'il faut raison garder", affirme-t-il. "Dans une crise où il y a aujourd'hui des milliers de morts, essayer de chercher des coupables alors qu’il faut trouver des solutions, je pense que ce n'est pas la meilleure chose", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Sinon, tout le monde peut faire des procès contre tout le monde".