Ehpad 1:40
  • Copié
Nathalie Chevance, édité par Céline Brégand
À Marseille, en plein confinement, la police vient d'interpeller trois jeunes hommes soupçonnés d'avoir volé le contenu des coffre-forts d'une trentaine d'Ehpad des Bouches-du-Rhône ces derniers mois. Le montant du préjudice est estimé pour l'heure à 100.000 euros de bijoux et 20.000 euros de liquide. 

Le confinement ne décourage pas les cambrioleurs. Trois jeunes hommes d'une vingtaine d'années, soupçonnés d'être à l'origine de vols dans une trentaine d'Ehpad des Bouches-du-Rhône, viennent d'être arrêtés par la police à Marseille. Le trio visitait deux Ehpad par semaine, la nuit, pour s'attaquer directement aux coffre-forts, situés en général dans les locaux de la direction, là où sont stockées toutes les valeurs des résidents : bijoux, liquidités, cartes bancaires avec les codes... Ils n'ont jamais fait usage de la violence, et ne portaient pas d'armes. Ils étaient équipés d'un simple pied de biche pour desceller les coffres.

Une enquête rendue compliquée par le confinement

Les malfaiteurs se partageaient ensuite le butin sans se soucier du choc émotionnel des résidents, même en période de confinement. C'est ce qui a motivé, entre autres, les enquêteurs pour les stopper le plus vite possible, ce qui n'a pas été facile. "Ça a été très compliqué pour nous", reconnait David Brugère, chef de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône. 

"Procéder à des filatures comme elles ont été faites, pendant plusieurs semaines 24h sur 24, derrière des personnes chevronnées et habituées à être suivies par la police, imaginez bien que pendant le confinement, pour nous, c'était très compliqué", détaille-t-il. "Dans la rue, notamment la nuit, vous avez pas beaucoup de voitures et c'était très complexe."

"Pourquoi s'attaquer aux maisons de retraite ? Parce que c'était facile"

David Brugère observe que "le confinement ne les a pas arrêtés, bien au contraire ! C'est aussi ce qui a motivé fortement les enquêteurs parce que la population visée est ultra sensible, très touchée par le Covid, donc on avait vraiment à coeur de les neutraliser rapidement puisque le rythme continuait".

Et à la question "pourquoi s'attaquer aux maisons de retraite ?", les malfaiteurs ont répondu "parce que c'était facile". Le montant du préjudice est estimé pour l'instant à 100.000 euros pour les bijoux, 20.000 euros pour le liquide, sans compter l'argent tiré au distributeur.