La reprise des transports en commun pose de nombreuses questions sanitaires. 1:41
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Maximilien Carlier, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Comment les villes vont-elles réussir à organiser le déconfinement dans les transports en communs, tout en protégeant les voyageurs ? Une question sans réponse précise pour le moment, mais des pistes sont proposées par des usagers et des conducteurs, comme à Lille. Europe 1 les a interrogés.

Un lieu exigu dans lequel tout le monde passe, une promiscuité, des surfaces non nettoyées... Les transports en commun peuvent vite ressembler à une certaine idée de l'enfer en temps de pandémie. Or, dans un peu plus de deux semaines, le déconfinement progressif aura lieu. Alors les villes s'organisent dès aujourd'hui pour accueillir les usagers dans de bonnes conditions. Le port du masque sera-t-il obligatoire ? Quelles mesures sanitaires seront prises ? Beaucoup de questions restent encore sans réponse. A Lille, où il y a bus, métro et tram, syndicats et usagers sont assez préoccupés.

"On ne peut pas imaginer, demain, recommencer à manipuler de la monnaie"

Il faut dire qu'à certaines heures de pointe, le métro lillois est rempli. "Il faut vraiment qu'il y ait suffisamment de rames, afin que les gens puissent être à une distance raisonnable, avec un masque. Et qu'ils puissent aussi se nettoyer les mains avec du gel hydroalcoolique", demande Fabien Delecroix, porte-parole du collectif des usagers des transports à Lille. "Parce que pour une partie d'entre eux, se tenir à la barre sera dangereux", rappelle-t-il.

Le danger est aussi réel pour les conducteurs de bus. "Nous voulons que les portillons restent ouverts, que les vitres de sécurité restent montées", explique Anthony Kowalczuk de la CDFT Transports. Les conducteurs aimeraient aussi que la reprise de la vente de titres de transport dans les véhicules soit décalée bien après le 11 mai. "On ne peut pas imaginer, demain, recommencer à manipuler de la monnaie et des titres de transports !"

Nettoyer plus pour restaurer la confiance

Même si rien n'est encore acté, Damien Castelain, président de le Métropole Européenne de Lille, se dit "favorable au masque obligatoire" et estime que "si l'on veut retrouver la confiance, et que nos citoyens aient confiance dans les transports en commun, il faudra nettoyer beaucoup plus régulièrement". La fréquentation dans les transports en commun a effectivement baissé de 92% à Lille depuis le début du confinement.

Enfin, pour ceux qui ne voudraient pas prendre métro, bus ou tram, une autre idée est évoquée : la mise en place de pistes cyclables temporaires, afin d'éviter les pics de congestion du trafic routier.