On est allé à Ivry-sur-Seine, où un laboratoire géant analyse les tests PCR 24/24

Plus d'un million de tests sont réalisés chaque semaine en France.
Plus d'un million de tests sont réalisés chaque semaine en France. © JEFF PACHOUD / AFP
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Romane Hocquet, édité par Océane Herrero
La politique massive de tests pour lutter contre le coronavirus fait peser une charge considérable sur les laboratoires d'analyse. À Ivry-sur-Seine, une plateforme de plus de 1.000 mètres carrés s'attèle à réaliser ces analyses sans interruptions. Car le nombre de dépistages devrait encore croître dans les semaines à venir.
REPORTAGE

Chaque semaine, plus d'un million de tests PCR sont réalisés par les laboratoires français, en vertu de la politique de dépistage massif du coronavirus mise en place ces derniers mois par le gouvernement. Or, ces tests doivent être analysés. De nombreux laboratoires s'y attèlent, donc, comme celui d'Eurofins-Biomnis, à Ivry-sur-Seine, où Europe 1 s'est rendue. Dans ce laboratoire de plus de 1.000 mètres carrés, près de 30.000 tests font l'objet d'une analyse chaque jour.

Un laboratoire 24 heures sur 24

Des milliers d'écouvillons arrivent quotidiennement dans le laboratoire, sur de grands chariots métalliques. Un test ne mesure que la présence de Covid-19 à un instant T chez le patient ; il n'a donc de sens que si les résultats sont délivrés rapidement. Toutes les livraisons sont donc "urgentes", pour Sébastien Guibault, le directeur de la plateforme d'Ivry.

"Le gros de nos livraisons arrive entre 23 heures et 5 heures du matin. On recueille des analyses qui viennent de la France entière, de tous les territoires, y compris des territoires d'outre-mer", explique-t-il. La veille, plus de 20.000 tests ont ainsi été reçus par la plateforme, qui n'est pas un laboratoire comme un autre. Elle recueille en effet les tests que les laboratoires plus petits, débordés, n'ont pas le temps d'analyser.

Le centre d'Eurofins-Biomnis repose sur une mécanique bien huilée. Une centaine de machines et 170 techniciens se relaient sept jours sur sept, 24 heures sur 24. "Si vous venez à six heures du matin, vous verrez des tubes en continu", explique ainsi l'un des techniciens, avant de souffler "on enchaîne". "C'est un travail à la chaîne", confirme une autre.

Une augmentation des capacités à prévoir

Anne Ebel, biologiste, supervise cette plateforme qui ne dort jamais. "Nos collaborateurs ont été spécialisés par poste, on est obligés d'avoir une organisation quasiment industrielle. C'est la seule option possible pour absorber ces volumes considérables", explique-t-elle. Car la plateforme doit encore monter en puissance : son objectif est d'analyser jusqu'à 50.000 tests par jour d'ici la mi-novembre. Pour cela, elle va devoir augmenter ses effectifs de 30%.