épandage pesticides 1:39
  • Copié
Hélène Terzian éditée par Coline Vazquez
La décision de 25 préfets de département de réduire encore plus les zones de non-traitement de pesticides suscite l'indignation de l'association Eaux et Rivière de Bretagne qui y voit un danger supplémentaire pour les habitants confinés chez eux et donc présents à leur domicile pendant l'épandage.

Alors que la crise du coronavirus continue, un autre sujet continue de faire débat et suscite la colère des défenseurs de l'environnement. Vingt-cinq préfets de départements ont provisoirement validé une charte qui réduit encore plus les zones de non-traitement des pesticides. 

Une décision qui scandalise tout particulièrement l'association Eaux et Rivières de Bretagne, région où les quatre départements ont validé ces nouvelles normes, comme l'explique l'un de ses membres, Jean Hascoet, au micro d'Europe 1. Ce dernier jugeait déjà les distances légales de pulvérisations près des lieux habités trop faibles. Alors réduire cette zone de 5 à 3 mètres pour les cultures basses, et de 10 à 5 mètres pour les cultures hautes, c'est un risque sanitaire accru pour les riverains, surtout en ce moment de confinement.  

"Les riverains sont confinés chez eux et donc la certitude qu'au moment des épandages, ils seront présents toute la journée tout le temps, ils ne peuvent pas y échapper. C'est la double peine pour eux", dénonce-t-il. Allant plus loin, il pointe une décisions "aberrante du point de vue de la santé des personnes et scandaleuse par la façon dont s'est fait".  

"Il fallait prendre une décision"

Sauf que c'est justement le confinement qui a empêché toute consultation publique par les préfectures autour de ces nouvelles chartes élaborées notamment par la FNSEA. Son vice-président Thierry Couet explique qu'il faut tenir un calendrier prévu avant la crise.

"On avait un délai avant juin de cette année et donc le processus était en marche et il est toujours en marche d'ailleurs, on n'a pas le choix. La consultation sera faite, mais il fallait prendre une décision, et d'ailleurs aussi apporter une sécurité aux agriculteurs", justifie-t-il. Un coup de pouce préfectoral d'autant plus apprécié aujourd'hui, ajoute-t-il, par des agriculteurs particulièrement fragilisés.