vaccin covid-19 coronavirus 2:43
  • Copié
Anne Le Gall, édité par Pauline Rouquette
Après des cas de thromboses constatés chez des patients ayant reçu le vaccin AstraZeneca, la pharmacovigilance des effets secondaires des vaccins contre le Covid-19 se poursuit. Les patients peuvent signaler eux-mêmes d'éventuels effets indésirables, et les sources sont ensuite croisées au niveau national, européen et mondial.
DÉCRYPTAGE

C'est une surveillance du quotidien, celle des possibles effets secondaires des vaccins contre le Covid-19. Après la suspicion, il y a quelques semaines, de thromboses liées au sérum AstraZeneca, les autorités sanitaires restent sur leurs gardes. Le suivi, appelé pharmacovigilance, se poursuit, et ce sont les patients eux-mêmes qui signalent les éventuels effets secondaires constatés après avoir reçu l'injection.

100 à 200 signalements par semaine

Le patient peut en effet se signaler sur internet sur le portail de signalement du ministère de la Santé, mais il peut aussi prévenir son médecin, ou son pharmacien. Les effets indésirables remontent alors jusqu'à l'un des 31 centres régionaux de pharmacovigilance qui sont installés dans les hôpitaux. Là, les données sont analysées une première fois, explique à Europe 1, Annie Jonville Berra, qui préside le réseau des 31 centres français, dont celui de Tours, dans lequel elle travaille. Elle reçoit en ce moment 100 à 200 signalements d'effets secondaires sur les vaccins par semaine, soit trois fois plus que la normale. Parmi eux, 80 des cas sont bénins et pour les 20 restants, il faut souvent rappeler le patient ou le médecin afin d'enquêter.

"Le travail est de construire une observation médicale pour essayer d'évaluer le lien avec le vaccin", précise-t-elle. "Une urticaire et une éruption de type allergique qui survient dans les 24 heures suivant la vaccination. Une urticaire qu'on nous déclarait un mois après le vaccin, pour nous, il y a peu de chances que ce soit en lien."

Croiser les données au niveau national, européen et mondial

Une fois documentés, ces signalements sont ensuite enregistrés dans une base nationale, mais aussi dans une base européenne et mondiale, car le but est de croiser au maximum les données pour pouvoir éventuellement donner l'alerte, suspendre un produit, ou adapter les recommandations. Et comme certains effets indésirables n'apparaissent qu'au bout de plusieurs dizaines de milliers d'injections, c'est l'informatique qui prend le relais, explique Céline Mounier, directrice de la surveillance au sein de l'Agence nationale de sécurité du médicament. "Ce sont les programmes informatiques qui vont remarquer s'il y a une disproportion ou quelque chose d'anormal par rapport à l'attendu. Il y aura une petite hausse de la courbe, ça va s'allumer quelque part dans le système et on va ensuite croiser les sources."

Depuis le début de la campagne vaccinale, les autorités sanitaires ont fait le choix de la transparence. Celles-ci rendent publiques chaque semaine les chiffres de signalement de tous ces effets secondaires.