Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, se montre favorable à des règles sanitaires moins strictes à l'école. 1:05
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avec AFP
Dans un entretien donné au "Journal du dimanche", le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, est revenu sur la gestion de la crise sanitaire. Il reconnaît que des "erreurs d'évaluation initiales" ont pu être commises. Concernant la poursuite du déconfinement, il se montre favorable à des règles moins strictes à l'école.

Les règles sanitaires pour les enfants à l'école pourraient être allégées d'ici fin juin, notamment pour "les repas, les récréations ou le sport", estime dans le Journal du dimanche le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Ce conseil d'experts chargé d'éclairer le gouvernement pendant la crise du coronavirus doit aussi se pencher, "courant juin", sur la question de la rentrée de septembre pour voir comment le lourd protocole actuel "pourrait être un peu simplifié, fluidifié, à la lumière des connaissances actuelles", ajoute son président. 

"La situation est sous contrôle"

Contrairement à une idée répandue au début de l'épidémie de Covid-19, les enfants ne semblent pas être les principaux propagateurs du virus et semblent moins contagieux que les adultes, selon les conclusions de chercheurs français. "Même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait les simplifier en périscolaire d’ici la fin juin : pendant les repas, les récréations ou le sport", suggère Jean-François Delfraissy.

Jeudi, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer avait dit espérer que le protocole sanitaire pourrait être assoupli "bientôt". Concernant l'épidémie, qui a fait près de 30.000 morts en France, principalement chez les plus âgés, "la situation est sous contrôle", redit Jean-François Delfraissy

"On est dans un changement de paradigme, une stratégie nouvelle pour nous"

Et en cas de deuxième vague, "il faudra probablement laisser tourner le Covid dans la population jeune et essayer de protéger, avec leur accord, les plus fragiles, malades, précaires, ou âgés", indique le professeur. "On est dans un changement de paradigme, une stratégie nouvelle pour nous. Il s’agira de gérer le risque, plus important chez les populations fragiles. Sans coercition mais en faisant appel à la responsabilité individuelle", poursuit-il.

"Nous proposons un plan Ehpad" et "aussi un plan pour les populations précaires : SDF, migrants, personnes vivant sous le seuil de pauvreté, assez largement touchées", indique-t-il, reconnaissant que le confinement de toute la population appliquée à partir de la mi-mars "n’était pas une bonne décision mais la moins mauvaise".

 

Fin des travaux du Conseil début juillet ?

"Le Conseil souhaiterait arrêter ses travaux à partir de début juillet", fait par ailleurs savoir son président. "Les services de l'État sont pleinement en ordre de marche. Il n’est pas sain qu’une structure créée de toute pièce pour répondre dans l’urgence perdure", fait-il valoir, ajoutant que le Conseil pourrait toujours se réunir de nouveau "si la situation sanitaire l’exigeait".