Coronavirus 1:25
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Ève Roger, édité par
Les nombreuses manifestations organisées samedi contre les violences policières devraient réunir plusieurs milliers de personnes dans des cortèges parfois resserrés. Europe 1 a posé à l'épidémiologiste Anne-Claude Crémieux la question d'un risque éventuel de formation de clusters lors de ces mobilisations.

Marseille, Paris, Lyon, Montpellier… Des manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France, samedi, à l'appel du comité Vérité pour Adama, onze jours après la mobilisation de 20.000 personnes à Paris initiée par  la famille d'Adama Traoré. Ces rassemblements, interdits pour certains, posent question à l'heure où l'état d'urgence sanitaire interdit toujours sur le papier de se réunir à plus de dix personnes dans l'espace public. S'agit-il pour autant de "clusters" potentiels de coronavirus ?

"On sait que le fait d'être dans un milieu fermé augmente beaucoup le risque. Être dans un milieu ouvert sera évidemment beaucoup moins risqué", explique l'épidémiologiste Anne-Claude Crémieux, interrogée vendredi par Europe 1. "Les milieux ouverts, ainsi que la distance sociale et les masques, permettent de réduire considérablement le risque de transmission du virus d'une personne à l'autre."

"Faire confiance" aux manifestants

Pourtant, une partie des personnes qui manifestaient il y a dix jours ne portaient pas de masque et cela pourrait se reproduire samedi. "On a aussi l'exemple de manifestations dans d'autres pays et pour l'instant, on n'a pas d'éléments pour penser qu'il y ait eu des clusters", estime l'infectiologue à l'hôpital Saint-Louis, à Paris.

"Bien sûr, il faut être prudent et les gens doivent tenir les gestes barrières le plus possible. L'association de la distance et des masques protège quand même très bien", poursuit Anne-Claude Crémieux. Rassurante, l'épidémiologiste invite à "faire confiance à la responsabilité des manifestants", car "les gens sont encore assez vigilants" sur la menace que constitue le virus.